Le Journal de Montreal

Les répartiteu­rs éblouis par l’éclairage trop intense

Des employés travaillen­t avec des casquettes et des lunettes fumées pour se protéger

- Héloïse Archambaul­t HArchambau­ltJDM Le loyer annuel du quartier général d’Urgences-santé est de 854 058 $. 514.599.5888 8038 heloise.archambaul­t @quebecorme­dia.com

Un an après avoir emménagé dans son nouveau siège social, Urgences-santé doit déjà faire des travaux parce que l’éclairage trop fort cause des problèmes de vision aux répartiteu­rs. Certains portent même des casquettes et des verres fumés pour se protéger.

l∫ Dans un rapport produit le 15 septembre, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) exige qu’Urgences-santé (US) prenne « les mesures requises pour rendre cet éclairage sécuritair­e et conforme aux règles de l’art ». Le délai pour se conformer prendra fin mardi prochain.

Inauguré en février 2016, le nouveau Centre de communicat­ion santé (CCS) gère les appels médicaux d’urgence (ambulances) transférés par le 911, à Montréal et Laval.

Depuis le déménageme­nt, les répartiteu­rs médicaux d’urgence (RMU) se plaignent de maux d’yeux en raison de l’éclairage, « qu’ils jugent très élevé par rapport à celui de l’ancien CCS », écrit la CNESST.

Plusieurs symptômes ont été relevés : maux de tête, étourdisse­ments, insomnie, fatigue visuelle, etc.

« Pour réduire les effets du niveau d’éclairemen­t et de la réflexion, certains travailleu­rs portent des casquettes et même des lunettes de soleil », écrit la CNESST.

Selon le syndicat, les travailleu­rs de soir et de nuit sont davantage incommodés. On note aussi la présence de bandes brillantes en polycarbon­ate qui « peuvent être une grande source d’éblouissem­ent ».

« TRÈS ÉLEVÉS »

Lors de tests au Centre de communicat­ion santé commandés par l’employeur, des niveaux d’éclairage variant de 410 à 1130 lux ont été enregistré­s. Or, le règlement canadien sur la santé et la sécurité du travail prévoit un maximum de 500 lux pour des tâches similaires à celles des RMU, écrit la CNESST.

« Ceci nous confirme que les niveaux d’éclairemen­t des postes de travail au CCS sont très élevés par rapport aux recommanda­tions des règles de l’art en la matière », lit-on.

Selon le syndicat des répartiteu­rs médicaux d’urgence, plusieurs plaintes ont été adressées à la direction d’US dès le déménageme­nt, mais ces requêtes ont été ignorées.

« Beaucoup de gens en ont parlé. C’est généralisé, assure Martin Joly, président du syndicat des RMU. C’est dommage qu’en 2017 on ait dû s’adresser à la CNESST pour quelque chose qui devrait se corriger relativeme­nt facilement. »

À ce sujet, la direction d’Urgences-santé répond qu’une « minorité » d’employés sont incommodés, et qu’aucun accident de travail n’a été noté.

PAS ASSEZ DE PLACE

Par ailleurs, la CNESST oblige Urgences-santé à augmenter l’espace libre entre les postes de travail des répartiteu­rs médicaux d’urgence, qui est trop étroit, pour éviter les risques de chute dans une situation d’urgence. Selon la direction, cette requête concerne six postes de travail.

Au total, les coûts des travaux exigés par la CNESST sont évalués à 30 000 $. Une centaine de RMU travaillen­t à Urgences-santé.

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PHOTOS CHANTAL POIRIER ET COURTOISIE Depuis leur déménageme­nt en février 2016, les répartiteu­rs d’Urgences-santé (en mortaise) se plaignent d’une luminosité trop forte. La direction devra apporter des correctifs cet automne, tranche la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de...
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