Les répartiteurs éblouis par l’éclairage trop intense
Des employés travaillent avec des casquettes et des lunettes fumées pour se protéger
Un an après avoir emménagé dans son nouveau siège social, Urgences-santé doit déjà faire des travaux parce que l’éclairage trop fort cause des problèmes de vision aux répartiteurs. Certains portent même des casquettes et des verres fumés pour se protéger.
l∫ Dans un rapport produit le 15 septembre, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) exige qu’Urgences-santé (US) prenne « les mesures requises pour rendre cet éclairage sécuritaire et conforme aux règles de l’art ». Le délai pour se conformer prendra fin mardi prochain.
Inauguré en février 2016, le nouveau Centre de communication santé (CCS) gère les appels médicaux d’urgence (ambulances) transférés par le 911, à Montréal et Laval.
Depuis le déménagement, les répartiteurs médicaux d’urgence (RMU) se plaignent de maux d’yeux en raison de l’éclairage, « qu’ils jugent très élevé par rapport à celui de l’ancien CCS », écrit la CNESST.
Plusieurs symptômes ont été relevés : maux de tête, étourdissements, insomnie, fatigue visuelle, etc.
« Pour réduire les effets du niveau d’éclairement et de la réflexion, certains travailleurs portent des casquettes et même des lunettes de soleil », écrit la CNESST.
Selon le syndicat, les travailleurs de soir et de nuit sont davantage incommodés. On note aussi la présence de bandes brillantes en polycarbonate qui « peuvent être une grande source d’éblouissement ».
« TRÈS ÉLEVÉS »
Lors de tests au Centre de communication santé commandés par l’employeur, des niveaux d’éclairage variant de 410 à 1130 lux ont été enregistrés. Or, le règlement canadien sur la santé et la sécurité du travail prévoit un maximum de 500 lux pour des tâches similaires à celles des RMU, écrit la CNESST.
« Ceci nous confirme que les niveaux d’éclairement des postes de travail au CCS sont très élevés par rapport aux recommandations des règles de l’art en la matière », lit-on.
Selon le syndicat des répartiteurs médicaux d’urgence, plusieurs plaintes ont été adressées à la direction d’US dès le déménagement, mais ces requêtes ont été ignorées.
« Beaucoup de gens en ont parlé. C’est généralisé, assure Martin Joly, président du syndicat des RMU. C’est dommage qu’en 2017 on ait dû s’adresser à la CNESST pour quelque chose qui devrait se corriger relativement facilement. »
À ce sujet, la direction d’Urgences-santé répond qu’une « minorité » d’employés sont incommodés, et qu’aucun accident de travail n’a été noté.
PAS ASSEZ DE PLACE
Par ailleurs, la CNESST oblige Urgences-santé à augmenter l’espace libre entre les postes de travail des répartiteurs médicaux d’urgence, qui est trop étroit, pour éviter les risques de chute dans une situation d’urgence. Selon la direction, cette requête concerne six postes de travail.
Au total, les coûts des travaux exigés par la CNESST sont évalués à 30 000 $. Une centaine de RMU travaillent à Urgences-santé.