La prison pour avoir écrit de la porno juvénile
Les textes érotiques d’un universitaire avaient été publiés sur des sites internet dédiés aux pédophiles
RIVIÈRE-DU-LOUP | Un universitaire du Bas-Saint-Laurent a été reconnu coupable de production de pornographie juvénile non pas en prenant des photos et des vidéos, mais en écrivant et publiant des textes érotiques faisant référence à des bébés et des garçons.
Les écrits de Charles Roy, 61 ans, décrivent entre autres des actes sexuels impliquant des enfants. Ils sont très difficiles à lire en raison de descriptions très explicites, selon la procureure de la Couronne, Me Lili-Anne Laforest, et la juge Luce Kennedy.
M. Roy a publié ses textes sur des sites spécialisés pour pédophiles.
La loi est claire : un écrit, autant qu’une photo ou une vidéo, représente de la production de pornographie juvénile.
Il a été condamné à deux ans de prison pour huit chefs de production, possession et distribution de pornographie juvénile.
CONSEILS D’HABITUÉ
« C’est automatique. Tout ce qui est représentation de contenu sexuellement explicite entre adulte et personne mineure, peu importe la forme, ça devient de la pornographie juvénile », selon Mario Larivée-Côté, sexologue et expert en délinquance sexuelle.
Habitué de pornographie juvénile, Charles Roy, 61 ans, a admis qu’il en consommait depuis près de 20 ans, même si les faits reprochés couvrent la période de 2006 à 2016.
Il conseillait même d’autres déviants sur des sites web pour les aider à éviter de se faire prendre par les autorités.
Un agent double de la Sûreté du Québec a pris contact avec lui en 2016, ce qui a permis d’apprendre qu’il affectionnait particulièrement les jeunes garçons et même les bébés. On a aussi trouvé dans son ordinateur des photos et des vidéos de très jeunes enfants en situation d’agression sexuelle.
REGRETS
Il avait aussi pris des photos de garçons habillés qui marchaient sur la rue Lafontaine, au centre-ville de Rivière-du-Loup et qu’il jugeait désirables, ce qui n’a toutefois pas été considéré dans cette histoire. Il possédait également des sous-vêtements d’enfants dans son appartement.
Son avocat, Claude Simard, a dit que Roy regrettait ses gestes.
« Il a été satisfait d’être pris par la police, car il savait que ce n’était pas bien », a-t-il dit.
Charles Roy menait une double vie, puisque l’universitaire était intervenant au sein d’un organisme communautaire. Son arrestation a créé toute une commotion dans son milieu de travail.