À 26 ans, elle serait la plus jeune mairesse
Elle l’a emporté haut la main devant trois hommes
À 26 ans, Audrey Boisjoly a remporté haut la main l'élection à la mairie d’un petit village de Lanaudière devant trois hommes et elle deviendrait ainsi la plus jeune femme élue à la tête d’une ville québécoise.
« Les gens sont un peu blasés du système, ils recherchent des alternatives. Je suis fière d’être sans doute la plus jeune mairesse, les gens ont fait confiance à la jeunesse », sourit-elle.
Ni le Directeur général des élections ni le ministère des Affaires municipales ne peuvent confirmer que Mme Boisjoly est bien la plus jeune mairesse du Québec.
Le plus jeune maire de l’histoire du Québec est Alexandre D. Nickner, élu en 2013 à Clermont, en Abitibi, à 20 ans. Chez les femmes, il semble que ce soit Mme Boisjoly qui remporte le titre.
Celle-ci a obtenu 53,9 % des votes des citoyens de Saint-Félix-de-Valois devant un ancien conseiller, un entrepreneur et fonctionnaire provincial, ainsi qu’un travailleur manuel au municipal.
« Le maire sortant ne sollicitait pas un autre mandat, je me suis dit que c’était donc l’occasion de me présenter. On était quatre candidats indépendants. J’avais peur que ça divise beaucoup le vote, mais finalement je suis heureuse d’avoir obtenu une majorité », souligne la première femme à la tête de Saint-Félix-de-Valois.
DÉJÀ DE L’EXPÉRIENCE
La jeune femme dit s’intéresser à la politique depuis l’enfance en plus d’avoir obtenu un baccalauréat en gestion publique.
« Dès l’âge de sept ans, je m’intéressais à l’actualité et, au secondaire, je savais que je voulais travailler en politique. Jamais je n’aurais pensé que je serais mairesse à 26 ans, par contre », raconte-t-elle.
Mme Boisjoly était déjà conseillère municipale depuis un an pour le village de 6500 habitants en plus de travailler comme attachée politique pour le député provincial local.
Lors de son porte-à-porte, elle a remarqué que certains électeurs semblaient réticents face à son âge tandis que d’autres étaient au contraire heureux qu’une jeune citoyenne veuille prendre la relève.
« J’ai étudié dans le domaine et j’ai quand même un peu d’expérience en politique. Au bureau du député, je m’occupais des municipalités. [...] Comme j’étais conseillère, je connais les dossiers en cours à la Ville. T’as beau avoir 60 ans, mais si tu ne connais rien à la politique municipale, pourquoi tu serais meilleur que moi ? » questionne-t-elle.
VAGUE FÉMININE
Mme Boisjoly croit qu’elle doit sa réussite en partie à d’autres femmes qui ont tracé le chemin avant elle comme Pauline Marois, qui l’a beaucoup inspirée.
« La politique municipale a toujours été une affaire d’hommes et même de l’élite. On est maintenant dans une vague avec des femmes qui ont eu la chance de s’éduquer pour convoiter des postes décisionnels et qui amènent une vision différente. Je pense que ça plaît aux gens [...], on n’est pas associées à la corruption », estime-t-elle.
Mme Boisjoly croit qu’en tant que femme, elle dirigera la Ville de façon différente.
« Je pense que ce sera plus un leadership de collaboration, [...] plus écouter que de bousculer la prise de décision », mentionne-t-elle.