Morneau en examen par le commissaire à l’éthique
Il fait toujours parler de lui pour les actions qu’il détient
OTTAWA | La situation du ministre des Finances Bill Morneau par rapport au dépôt du projet de loi C-27 fera finalement l’objet d’un examen de la commissaire fédérale aux conflits d’intérêts et à l’éthique.
« Je suis d’avis que je dispose de motifs raisonnables pour entamer un examen », a confirmé hier la commissaire Mary Dawson dans une lettre envoyée au député néodémocrate Nathan Cullen.
Elle précise également avoir avisé Bill Morneau de sa décision.
Le ministre des Finances détient environ un million d’actions de la firme Morneau Shepell, la compagnie familiale qu’il dirigeait avant son entrée en politique.
CONFLIT D’INTÉRÊTS
Le titre de cette compagnie s’est apprécié de près de 5 %, en octobre 2016, soit cinq jours après le dépôt de C-27. L’opposition accuse le ministre de s’être enrichi grâce au projet de loi qu’il a lui-même élaboré.
« Le ministre répondra à toutes les questions de la commissaire à cet effet », a assuré l’attachée de presse de Bill Morneau, Chloé Luciani-Girouard.
M. Cullen avait demandé le mois dernier à ce que la commissaire enquête sur la position du ministre des Finances par rapport au projet de loi C-27. En tant qu’initiateur du projet de loi, qui modifie les normes de prestation des régimes de retraite, M. Morneau se place directement en conflit d’intérêts, selon le néodémocrate.
EMPÊTRÉ
Bill Morneau est empêtré dans la controverse autour de ses actifs financiers depuis plusieurs semaines.
Depuis qu’il a été révélé qu’il n’avait pas placé ses actifs dans une fiducie sans droit de regard, il a annoncé qu’il vendrait ses titres de Morneau Shepell et que le reste de ses biens seraient placés dans une fiducie.
Au moment de l’élection du député libéral, la commissaire Mary Dawson n’avait pas recommandé au ministre de mettre ses actifs en fiducie, car il les détient de manière indirecte.
En plus de vendre ses actions, le ministre a annoncé à la fin octobre qu’il donnera à une oeuvre de charité les profits qu’il a réalisés avec ses actions depuis qu’il est élu.
Selon la différence de valeur de l’action entre 2015 et aujourd’hui, la valeur de ce don pourrait s’élever à 5 millions de dollars.