Des sinistrés poursuivent la Ville
Des Montréalais réclament 135 000 $ pour les dommages subis lors des inondations du printemps dernier
Un couple de l’ouest de Montréal dont la maison avait été inondée au printemps dernier réclame 135 000 $ à la Ville et au gouvernement, qu’ils tiennent responsables pour leurs malheurs.
Marc-Éric Blanchette et Milaré Turgeon, un couple vivant dans le quartier Roxboro, avaient vécu plusieurs jours d’angoisse au printemps. Avec les pluies torrentielles qui s’étaient abattues sur la région, le niveau de la rivière des Prairies ne cessait d’augmenter.
Le couple se rassurait toutefois en se disant qu’il y avait une digue non loin de leur résidence, censée empêcher toute inondation en laissant écouler l’eau par une tranchée qui longeait une voie ferrée du Réseau de transport métropolitain (RTM).
Mais en voyant la pluie continuer à tomber, ils ont compris que la digue ne tiendrait pas.
« [Le couple] ainsi que les autres résidents […] ont demandé à la Ville de Montréal d’agir face à cette montée des eaux, par appels et par courriels », peut-on lire dans la poursuite civile déposée par le cabinet d’avocats Légal Logik, au palais de justice de Montréal.
DOMMAGES
Les appels à l’aide auraient été vains puisque, le 7 mai, des maisons ont été inondées « notamment en raison du mauvais fonctionnement de la digue », indique le document de cour.
« [Le couple] tient entièrement responsables la Ville de Montréal, le Procureur général du Québec et le RTM en raison de leur acte fautif de ne pas avoir entrepris à temps des démarches pour renforcer la digue », est-il affirmé dans la poursuite.
L’inondation aurait eu de graves conséquences pour M. Blanchette et Mme Turgeon, qui affirment avoir été forcés de débourser de nombreux frais pour retaper leur propriété.
« En date d’aujourd’hui, les dommages sont évalués au montant de 120 228,15 $ », peut-on lire dans le document de cour.
Et c’est sans compter tout le temps passé à organiser les rénovations et réparations, de mai à septembre dernier.
AIDE
Le couple a également fait une réclamation au Programme d’aide financière, mis sur pied par le gouvernement pour aider les sinistrés, ce qui lui a permis de récupérer près de 40 000 $.
Sauf que ce n’est pas suffisant considérant la faute alléguée de la Ville et du RTM, avance le couple, qui réclame pour le moment 120 000 $. Les troubles et inconvénients subis justifient un autre montant de 15 000 $, selon M. Blanchette et Mme Turgeon.
À cause de l’inondation, ils n’ont pas pu rencontrer de potentiels clients chez eux, ce qui a nui à leurs opportunités d’affaires dans leurs entreprises respectives, indique le document de cour.
À moins d’un règlement à l’amiable, la poursuite civile sera présentée à un juge d’ici les prochaines semaines.
Étant donné que l’affaire est devant les tribunaux, ni la Ville ni le Réseau de transport métropolitain n’ont souhaité commenter le dossier.