Les canaux de communication avec Pyongyang restent ouverts
Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson voit l’avenir d’un bon oeil
DANANG | (AFP) Les « canaux » de communication directe entre les États-Unis et la Corée du Nord sont toujours « ouverts », et Washington attend « un signe » du dirigeant nord-coréen Kim JongUn pour envisager des discussions sur son programme nucléaire, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine.
Rex Tillerson avait déjà évoqué fin septembre à Pékin ces « canaux de communication » pour « sonder » Pyongyang, mais s’était fait rabrouer par Donald Trump. « Il perd son temps à négocier », avait tweeté le président américain.
Mais au cours de sa tournée actuelle en Asie, Donald Trump s’est lui-même montré plus conciliant en évoquant des « progrès » et de possibles négociations.
« Le ton du président est simplement le reflet de notre conviction que des choses commencent à se produire », a expliqué son secrétaire d’État.
« Si vous regardez, il s’est passé plusieurs semaines depuis leur dernier tir provocateur », celui d’un missile le 15 septembre, a-t-il souligné.
« Je ne veux pas interpréter cela », « Kim peut nous surprendre demain avec un nouveau tir de missile », a-t-il ajouté.
COMMENCER À DISCUTER ?
Pour commencer à discuter, « il faut surtout une période relative de calme et un signe de la part de Kim Jong-un luimême qu’il veut avoir une réunion d’une manière ou d’une autre », a détaillé Rex Tillerson.
« J’ai dit que nous avons deux ou trois canaux par lesquels nous pouvons en toute confiance recevoir des messages de sa part et lui répondre, et nous les gardons ouverts », a-t-il confirmé. « Le jour viendra où nous allons tous deux dire “OK, c’est peut-être le moment d’avoir une première conversation”. Pas pour commencer des négociations, mais pour avoir une conversation. »
Le ministre des Affaires étrangères a assuré qu’il n’y avait pas de durée de « calme » préétablie avant d’engager le dialogue.
Selon le Washington Post, l’émissaire américain pour la Corée du Nord, Joseph Yun, a récemment dit qu’il faudrait compter 60 jours sans essais balistiques et nucléaires à partir du moment où Pyongyang ferait état de sa volonté de dialoguer. « Joseph pense peut-être que 60 jours seraient une durée assez satisfaisante, et c’est vrai », a toutefois reconnu Rex Tillerson.
« FANTASMES »
Hier, Donald Trump a dénoncé les « fantasmes » du « dictateur » de Pyongyang, jugeant que l’Asie ne pouvait être prise en otage par le régime nord-coréen.
« L’avenir de cette région et de ses merveilleux habitants ne peut être pris en otage par les fantasmes de conquête violente d’un dictateur et par le chantage nucléaire », a-t-il déclaré depuis Danang.