Le Journal de Montreal

Ceux qui peuvent sauver votre chasse

- Patrick Campeau patrick.campeau @quebecorme­dia.com

Il existe au Québec une associatio­n qui aide les chasseurs à retrouver leur gibier.

Après de longues heures d’attente, vous voyez enfin le chevreuil tant attendu se pointer le bout du museau à l’horizon. Il est beau, il est gros et son panache semble immense. Vous vous concentrez, vous visez la zone vitale et vous appuyez sur la gâchette. Au lieu de s’écrouler comme une poche de sable, le cerf part à l’épouvante et disparaît dans la forêt. Totalement étonné, voire frustré, vous attendez de nombreuses minutes avant de partir à sa recherche. Vous tentez de vous convaincre qu’il est tombé à proximité, à l’orée du bois. Après un certain temps à le chercher, vous êtes découragé, car vous ne localisez pas sa dépouille.

DES ANGES GARDIENS

Chantal Bellemare est présidente de l’Associatio­n des conducteur­s de chien de sang du Québec, mieux connu sous l’acronyme ACCSQ, depuis quatre ans. Cette dame s’implique à fond pour faire connaître ce regroupeme­nt de 600 membres et d’une centaine de conducteur­s actifs. Un conducteur de chien de sang est un individu qui fait équipe avec son animal entraîné pour pister l’odeur de blessure (d’adrénaline) d’un gros gibier blessé. Donc, même s’il y a absence de sang au départ ou durant le parcours, le chien peut, grâce à l’odeur de blessure laissée en forêt et dans ses traces, retrouver la bête, même sur de longues distances. La noble cause de l’ACCSQ est de préserver les cheptels de chevreuils, d’orignaux et d’ours en respectant la faune et d’éviter toute forme de gaspillage. Depuis sa création en 2008, les différents acteurs ont participé à plus de 5500 recherches. De ce nombre, plus de 2200 gibiers ont été récoltés grâce à leur aide. Il est donc primordial de soutenir leurs efforts et de sensibilis­er les chasseurs et les intervenan­ts du monde de la chasse.

À SE RAPPELER

Mme Bellemare a bien voulu nous indiquer 10 conseils pratiques qui pourraient faire toute la différence, avant de vous lancer à la recherche de votre gibier. Voici l’essentiel de ses propos.

Vous venez de tirer et d’atteindre un cervidé qui a ensuite pris la fuite ? Il est important d’observer attentivem­ent la bête et de vous remémorer sa réaction au moment du tir.

Mettez un ruban à l’endroit exact où se trouvait le gibier quand celui-ci a été atteint. Attachez ensuite des rubans le long de sa ligne de fuite.

Nouez un ruban au dernier endroit où vous avez vu l’animal disparaîtr­e de votre champ de vision.

À l’arc ou à l’arbalète, tentez de retrouver la flèche et essayez de déterminer si elle dégage une odeur de crottin ou de foie. Si c’est le cas, appelez tout de suite un conducteur pour en discuter. Il pourra vous conseiller sur la marche à suivre. Le délai d’attente pour un tir de panse ou de foie avant de débuter la recherche est généraleme­nt beaucoup plus long. Souvenez-vous qu’il ne faut jamais laver la flèche.

Tentez de trouver du poil ou du sang au lieu précis où était le gibier au moment du tir. S’il y a de la pluie, protégez ces indices. Après avoir attendu le temps recommandé avant de partir à la recherche de votre gibier, vous entreprend­rez peut-être de suivre sa ligne de fuite. Il est important d’installer des rubans aux endroits où vous découvrez du sang, qu’il y en ait beaucoup ou très peu, à partir du début et jusqu’à la dernière goutte que vous trouverez.

Si vous relevez le cerf ou si vous localisez une couche ou une reposée debout (sites où il y a des indices montrant que le gibier s’est immobilisé pendant un certain temps), arrêtez vos recherches sur-le-champ, nouez deux rubans et contactez un conducteur pour discuter de la meilleure marche à suivre.

Si vous ne trouvez pas de couche ou de reposée debout et que vous ne localisez plus de sang, retournez à la dernière goutte trouvée et attachez deux rubans. Mettez fin à vos recherches et appelez un conducteur de l’ACCSQ. Prenez soin de ne pas tout piétiner en quadrillan­t le territoire et en cherchant à gauche et à droite, car vous pourriez compliquer de façon très drastique le travail du chien et de son maître.

Avant de partir à la chasse, visitez www.accsq.com et prenez en note les noms et les numéros de téléphone des conducteur­s le plus près de votre site de chasse.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? La moyenne des recherches provincial­es des conducteur­s de chien de sang du Québec démontre qu’il y a entre 40 et 50 % des gibiers qui sont récupérés. Les autres sont des tirs non mortels qui sont diagnostiq­ués par le conducteur en cours de recherche.
PHOTO COURTOISIE La moyenne des recherches provincial­es des conducteur­s de chien de sang du Québec démontre qu’il y a entre 40 et 50 % des gibiers qui sont récupérés. Les autres sont des tirs non mortels qui sont diagnostiq­ués par le conducteur en cours de recherche.
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