Le Journal de Montreal

Du caractère à l’état pur

Kayla Tutino se démarque par sa déterminat­ion et son intensité chez les Canadienne­s

- fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com François-David Rouleau FDRouleauJ­DM c

Si Kayla Tutino n’a peur de rien sur la glace, elle le doit à ses grands frères avec qui elle a appris à la dure dans sa jeunesse.

l∫ Ses aînés James et Daniel ne l’ont pas ménagée à la patinoire du coin de la rue. Ils lui ont appris en forgeant son caractère et sa déterminat­ion. L’attaquante de 5 pi 5 po et 145 livres ne s’en laisse donc pas imposer dans son nouvel uniforme chez les Canadienne­s. Elle aime « se beurrer le nez » comme se plaît à dire son entraîneur, Dany Brunet.

« J’ai toujours été intense. Ça fait partie de mon style de jeu. Mes parents m’ont toujours dit de foncer. Le talent, c’est un aspect du sport, mais l’autre très important, c’est le travail sur la glace, raconte-t-elle dans les gradins de l’aréna Michel-Normandin, domicile des Canadienne­s à Montréal, avant l’entraîneme­nt.

« Sans mes deux frères, je ne serais pas ici, poursuit-elle. C’est à cause d’eux que je me suis mise à jouer au hockey. Mes parents m’amenaient à leurs matchs quand j’avais deux ans. J’ai commencé à patiner à quatre ans. »

Plus jeune, Kayla n’était pas sur deux lames avec un bâton de hockey dans les mains. Elle avait plutôt une raquette et une balle. « Je jouais au tennis avec ma p’tite jupe et mes cheveux bien placés, badine-t-elle dans une entrevue avec Le Journal de Montréal. J’ai tout lâché ça pour le hockey. J’étais passionnée par ce sport. Je voulais suivre mes frères. »

Et pour ce faire, elle ne devait surtout pas laisser paraître une âme sensible. « Si je voulais jouer avec eux même si j’étais plus jeune, je devais vraiment être tof », lâche-t-elle d’un ton décisif.

Cette déterminat­ion a sauté aux yeux de son entraîneur. « Je ne suis vraiment pas surpris qu’elle ait appris de cette façon. C’est la même chose pour un gars qui a des grands frères, soutient Brunet qui l’a placée au centre de Kim Deschênes et Karell Émard dans son top 6. Tuti est très compétitiv­e. Elle est énergique et représente constammen­t une menace. Nous apprenons rapidement à la connaître. »

SA GRIFFE À BOSTON

Il l’a vue débarquer dans son vestiaire au camp d’entraîneme­nt cinq mois après la transactio­n qui l’a fait passer des Blades de Boston à Montréal. L’ancienne porte-couleurs des Terriers de l’Université de Boston rentrait donc dans sa ville natale 10 ans après l’avoir quittée.

À l’adolescenc­e, elle avait fait son chemin dans le hockey féminin en Ontario avant de s’enrôler avec les Terriers, avec lesquels elle a marqué 63 buts et amassé 144 points en 164 matchs. Elle y a laissé sa griffe en terminant sa carrière comme capitaine. Le plus important, c’est qu’elle a décroché un diplôme en communicat­ions du réputé établissem­ent universita­ire bostonnais.

En rentrant chez elle, elle retrouve les siens et s’exécute devant ses parents et ses frères. Elle renoue aussi avec la passion montréalai­se envers le hockey. Ce soir, elle vivra un rêve de jeunesse en sautant sur la glace du Centre Bell pour y affronter le Red Star de Kunlun, une formation chinoise.

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