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Soupçonné d’avoir comploté avec Gilles Vaillancourt, Tony Accurso jure au contraire qu’il ne s’entendait pas bien avec l’ex-maire de Laval.
Hier, dans le cadre de sa défense au Palais de justice de Laval, M. Accurso a décrit Vaillancourt comme un individu égocentrique et radin. Il a raconté que ses dîners avec lui n’étaient pas des parties de plaisir.
« Ça ne durait pas plus qu’une heure, il n’y avait pas de vin. Tu étais exposé à un monologue, il parlait du développement de Laval, comment il était bon, pendant 50, 60 minutes », s’est-il souvenu.
PROJETS REFUSÉS
« À la fin, quand la facture arrivait, il n’a jamais payé une cenne de sa poche, c’est toujours moi qui payais », a ajouté l’entrepreneur, qui estime n’avoir jamais été « parmi les favoris » de Gilles Vaillancourt.
Tony Accurso a juré que ses rencontres avec Vaillancourt n’étaient pas « secrètes », contrairement à ce que l’ex-secrétaire du maire affirmait la semaine dernière.
Il a aussi assuré qu’il s’était fait dire « non » à plusieurs reprises par le maire lorsqu’il voulait obtenir des changements de zonage pour ses terrains.
Vaillancourt lui aurait notamment barré la route pour un projet de développement près de la carrière que possédait Accurso à Laval. Il lui aurait aussi dit non pour la construction d’un amphithéâtre de 15 000 places, avec des loges, pour le hockey.
« Il arrivait tout le temps avec une excuse pour ne pas le faire. […] Je lui présentais des solutions, puis il me présentait des problèmes », a-t-il témoigné sous serment.
Selon la Couronne, les deux plus grosses entreprises de M. Accurso, soit Louisbourg et Simard-Beaudry, ont été favorisées par un stratagème de partage illégal des contrats publics dirigé par l’ex-maire.
En retour, elles auraient remis une ristourne de 2 % en argent comptant à l’intention du parti politique de Gilles Vaillancourt.
Tony Accurso fait face à cinq chefs d’accusation criminels pour lesquels il a plaidé non coupable.