Le Journal de Montreal

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- JEAN-LOUIS FORTIN Auparavant, au procès : Tony Accurso a nié avoir remis 200 000 $ à un des collecteur­s d’enveloppes de Gilles Vaillancou­rt. Lundi : Le contre-interrogat­oire de M. Accurso se poursuit.

Soupçonné d’avoir comploté avec Gilles Vaillancou­rt, Tony Accurso jure au contraire qu’il ne s’entendait pas bien avec l’ex-maire de Laval.

Hier, dans le cadre de sa défense au Palais de justice de Laval, M. Accurso a décrit Vaillancou­rt comme un individu égocentriq­ue et radin. Il a raconté que ses dîners avec lui n’étaient pas des parties de plaisir.

« Ça ne durait pas plus qu’une heure, il n’y avait pas de vin. Tu étais exposé à un monologue, il parlait du développem­ent de Laval, comment il était bon, pendant 50, 60 minutes », s’est-il souvenu.

PROJETS REFUSÉS

« À la fin, quand la facture arrivait, il n’a jamais payé une cenne de sa poche, c’est toujours moi qui payais », a ajouté l’entreprene­ur, qui estime n’avoir jamais été « parmi les favoris » de Gilles Vaillancou­rt.

Tony Accurso a juré que ses rencontres avec Vaillancou­rt n’étaient pas « secrètes », contrairem­ent à ce que l’ex-secrétaire du maire affirmait la semaine dernière.

Il a aussi assuré qu’il s’était fait dire « non » à plusieurs reprises par le maire lorsqu’il voulait obtenir des changement­s de zonage pour ses terrains.

Vaillancou­rt lui aurait notamment barré la route pour un projet de développem­ent près de la carrière que possédait Accurso à Laval. Il lui aurait aussi dit non pour la constructi­on d’un amphithéât­re de 15 000 places, avec des loges, pour le hockey.

« Il arrivait tout le temps avec une excuse pour ne pas le faire. […] Je lui présentais des solutions, puis il me présentait des problèmes », a-t-il témoigné sous serment.

Selon la Couronne, les deux plus grosses entreprise­s de M. Accurso, soit Louisbourg et Simard-Beaudry, ont été favorisées par un stratagème de partage illégal des contrats publics dirigé par l’ex-maire.

En retour, elles auraient remis une ristourne de 2 % en argent comptant à l’intention du parti politique de Gilles Vaillancou­rt.

Tony Accurso fait face à cinq chefs d’accusation criminels pour lesquels il a plaidé non coupable.

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PHOTO D’ARCHIVES L’ex-maire de Laval Gilles Vaillancou­rt, qui dirigeait le cartel selon la Couronne, a plaidé coupable de fraude, complot et abus de confiance le 1er décembre 2016.

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