Trahi par son employé, il ne sévit pas
Tony Accurso affirme que son subalterne Joe Molluso lui a caché pendant des années qu’il versait une ristourne à l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt. Malgré tout, il ne l’a pas congédié.
L’entrepreneur a admis pour la première fois, hier, que ses entreprises avaient participé à un système de trucage des contrats à Laval. Il jure qu’il n’était au courant de rien jusqu’à ce que lui et Joe Molluso se fassent arrêter par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) en mai 2013.
À ce moment, Molluso dirigeait Louisbourg. Cette firme, une des filiales de l’empire Accurso, aurait participé au cartel et versé des pots-de-vin correspondant à 2 % de la valeur de ses contrats en argent comptant.
« J’étais complètement viré à l’envers, je ne savais pas ce qui se passait. J’ai demandé à Joe Molluso : “Qu’est-ce qui se passe ?” Il m’a raconté toute l’histoire, il m’a dit qu’il avait participé à un système de ristournes », a raconté Tony Accurso sous serment.
« J’ai dit : “Regarde, Joe, tu vas assumer tes responsabilités. Ce que tu as fait, tu vas l’admettre et tu vas plaider coupable” », a poursuivi l’entrepreneur.
TOUJOURS À SON EMPLOI
Joe Molluso, qui est le cousin d’Accurso, a effectivement plaidé coupable. Et il travaille encore pour lui aujourd’hui.
« Je n’ai pas eu le coeur de le mettre dehors. Mon père n’aurait jamais fait ça non plus. C’est comme un membre de la famille », a justifié l’entrepreneur.
Au cours des dernières semaines, deux collecteurs de fonds de Gilles Vaillancourt ont affirmé que Joe Molluso leur avait directement remis des centaines de milliers de dollars en liquide, au fil des ans.
Malgré tout, à ce jour, le magnat de la construction et de l’immobilier n’a même pas cherché à savoir quelle somme son subalterne avait dérobée.
« On n’a pas parlé des montants, on n’a pas parlé des détails », a-t-il répondu.