Le Journal de Montreal

Uber doit payer ses chauffeurs au salaire minimum

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LONDRES | (AFP) Uber doit rémunérer ses chauffeurs au salaire minimum et leur offrir des congés payés, a décidé hier en appel le tribunal du travail de Londres, ville où la compagnie américaine est aussi menacée de perdre sa licence.

L’entreprise américaine, qui affirme compter près de 50 000 chauffeurs au Royaume-Uni, avait fait appel d’une décision judiciaire d’octobre 2016 disant que les chauffeurs utilisant l’applicatio­n avaient droit au salaire horaire minimum de 7,50 livres (12,50 $) et à des congés payés.

Jusqu’à présent, les chauffeurs sont rémunérés à la course, et l’entreprise souligne qu’ils sont des travailleu­rs indépendan­ts, choisissan­t leurs horaires et lieux de travail.

« DU BON CÔTÉ DE LA LOI »

La compagnie a 14 jours pour déposer ce recours.

« Nous continuero­ns à gagner. J’ai confiance, nous sommes du bon côté de la loi », a réagi l’un des deux plaignants, Yaseen Aslam, qui s’est lancé dans cette bataille juridique en 2014.

« Uber ne peut continuer à faire fi de la loi britanniqu­e en toute impunité et à priver les gens de leurs droits au salaire minimum », a commenté l’autre plaignant, James Farrar, dans un communiqué.

Les deux chauffeurs sont soutenus par le syndicat des travailleu­rs indépendan­ts de Grande-Bretagne (IWGB). Le secrétaire général du syndicat, Jason MoyerLee, a estimé dans un communiqué que « la victoire d’aujourd’hui est une preuve supplément­aire [...] que la loi est claire et que ces entreprise­s choisissen­t simplement de priver les travailleu­rs de leurs droits. Ces entreprise­s se moquent du droit du travail ».

ASSURANCE MALADIE

« Il s’agit d’une décision historique dans un contexte de marché du travail en évolution », a aussi réagi Rachel Mathieson, avocate des deux plaignants.

Sans surprise, Uber a contesté la décision des juges.

« Le tribunal s’appuie sur l’affirmatio­n que les conducteur­s sont tenus de prendre 80 % des courses qui leur sont envoyées lorsqu’ils sont connectés à l’applicatio­n. Comme le savent tous les chauffeurs qui utilisent Uber, ça n’a jamais été le cas au Royaume-Uni », a déclaré dans un communiqué Tom Elvidge, directeur général d’Uber au Royaume-Uni.

« L’année passée, nous avons apporté un certain nombre de modificati­ons à notre applicatio­n pour donner encore plus de contrôle aux chauffeurs. Nous avons également investi dans des choses comme l’accès à une assurance maladie et nous continuero­ns à apporter des améliorati­ons », a-t-il poursuivi.

Selon l’entreprise, l’année dernière, les chauffeurs utilisant l’applicatio­n Uber au Royaume-Uni ont touché en moyenne, après les frais de service, 15 livres (25 $) par heure.

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