La vague d’arrestations inquiète les Américains
RYAD | (AFP) La purge sans précédent menée en Arabie saoudite au nom de la lutte anticorruption commence à susciter des « inquiétudes » à Washington, quelques jours après que le président Donald Trump a exprimé son soutien sans réserve à cette opération coup de poing de l’allié saoudien.
L’opération fait suite à la mise en place d’une commission anticorruption présidée par le jeune prince héritier, Mohammed ben Salmane, dont l’emprise sur le pouvoir est croissante.
SOUTIEN DE TRUMP
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a estimé hier que cette purge soulevait « quelques inquiétudes ».
« J’ai parlé au ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir pour avoir des clarifications, et je pense, sur la base de cette conversation, que l’intention est bonne », a déclaré M. Tillerson.
« Personnellement, je pense que cela soulève quelques inquiétudes tant que l’on n’a pas plus de clarté sur ce qui va arriver à ces individus », a-t-il cependant ajouté.
Lundi, le président Trump avait exprimé son soutien sans réserve à ces arrestations.
Le roi Salmane et le prince héritier, son fils, « savent exactement ce qu’ils font », avait-il tweeté. « Certains de ceux qu’ils traitent durement “saignent” leur pays depuis des années ! »
Ce soutien appuyé du président américain aux dirigeants saoudiens, notamment face à l’Iran, l’ennemi commun, inquiète observateurs et experts de la région qui le considèrent comme très risqué.
« AGRESSION DIRECTE »
Depuis le week-end dernier, le ton est encore monté entre Téhéran et Ryad.
Au coeur des nouvelles tensions, le sort du Liban, mais aussi du Yémen, en proie à un conflit meurtrier où les deux poids lourds du Moyen-Orient soutiennent des camps opposés, comme en Syrie.
Le Yémen, frontalier de l’Arabie saoudite, est le théâtre de la pire crise humanitaire de la planète, selon l’ONU. La guerre y a fait plus de 8650 morts en plus de deux ans, d’après l’Organisation mondiale de la santé.
L’Arabie saoudite, qui y a lancé une campagne militaire contre les rebelles Houthis en mars 2015, a accusé l’Iran « d’agression directe » après le tir, le week-end dernier par ces rebelles chiites soutenus par Téhéran, d’un missile en direction de Ryad, qui a été intercepté.