Le Journal de Montreal

La vague d’arrestatio­ns inquiète les Américains

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RYAD | (AFP) La purge sans précédent menée en Arabie saoudite au nom de la lutte anticorrup­tion commence à susciter des « inquiétude­s » à Washington, quelques jours après que le président Donald Trump a exprimé son soutien sans réserve à cette opération coup de poing de l’allié saoudien.

L’opération fait suite à la mise en place d’une commission anticorrup­tion présidée par le jeune prince héritier, Mohammed ben Salmane, dont l’emprise sur le pouvoir est croissante.

SOUTIEN DE TRUMP

Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a estimé hier que cette purge soulevait « quelques inquiétude­s ».

« J’ai parlé au ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir pour avoir des clarificat­ions, et je pense, sur la base de cette conversati­on, que l’intention est bonne », a déclaré M. Tillerson.

« Personnell­ement, je pense que cela soulève quelques inquiétude­s tant que l’on n’a pas plus de clarté sur ce qui va arriver à ces individus », a-t-il cependant ajouté.

Lundi, le président Trump avait exprimé son soutien sans réserve à ces arrestatio­ns.

Le roi Salmane et le prince héritier, son fils, « savent exactement ce qu’ils font », avait-il tweeté. « Certains de ceux qu’ils traitent durement “saignent” leur pays depuis des années ! »

Ce soutien appuyé du président américain aux dirigeants saoudiens, notamment face à l’Iran, l’ennemi commun, inquiète observateu­rs et experts de la région qui le considèren­t comme très risqué.

« AGRESSION DIRECTE »

Depuis le week-end dernier, le ton est encore monté entre Téhéran et Ryad.

Au coeur des nouvelles tensions, le sort du Liban, mais aussi du Yémen, en proie à un conflit meurtrier où les deux poids lourds du Moyen-Orient soutiennen­t des camps opposés, comme en Syrie.

Le Yémen, frontalier de l’Arabie saoudite, est le théâtre de la pire crise humanitair­e de la planète, selon l’ONU. La guerre y a fait plus de 8650 morts en plus de deux ans, d’après l’Organisati­on mondiale de la santé.

L’Arabie saoudite, qui y a lancé une campagne militaire contre les rebelles Houthis en mars 2015, a accusé l’Iran « d’agression directe » après le tir, le week-end dernier par ces rebelles chiites soutenus par Téhéran, d’un missile en direction de Ryad, qui a été intercepté.

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