Le Journal de Montreal

11 choses à savoir sur votre personnali­té

En chacun de nous, il y aurait trois facettes : l’enfant, le parent, l’adulte. C’est une approche psychologi­que qui date des années soixante, mais qui, encore aujourd’hui, peut être éclairante au quotidien. Voyons ce qu’il en est en 11 points.

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Un homme. Eric Berne est né en 1910 et a grandi à Montréal. Ses parents étaient juifs (son nom de naissance était Leonard Bernstein), son père est décédé quand il était jeune, sa mère était écrivaine et éditrice. Devenu psychiatre, il s’est installé aux États-Unis et y a fait carrière.

Games People Play. Un de ses livres, Des jeux et des hommes, est considéré comme le premier texte de psychologi­e populaire. Ce n’est ni un ouvrage universita­ire ni un livre de croissance personnell­e. Sorti en 1964, il a été sur la liste des « best sellers » pendant deux ans, chose qui ne s’était jamais produite avec un livre de psychologi­e. On raconte que le psychiatre a pu, grâce à ce succès, s’acheter une nouvelle maison, une Maserati et qu’il s’est remarié. Au cours des ans, plus de cinq millions d’exemplaire­s de cet ouvrage auraient été vendus.

Sa théorie. On abriterait trois personnage­s en nous : le parent, l’enfant, l’adulte. Selon des scénarios établis dans notre enfance et selon les situations et les gens rencontrés, l’une ou l’autre facette de notre personnali­té prendrait le devant de la scène. Mais qui sont ces personnage­s ?

L’enfant. L’enfant en nous exprime ce qu’il ressent, ses désirs, ses besoins, ses émotions (craintes, joies, colère). Il a des réactions libres et primitives : j’ai de la peine, je pleure ; j’ai faim, je hurle. Une fois devenu adulte, notre côté enfant continue à manifester ses émotions sans détour. C’est notre facette authentiqu­e, spontanée, libre et créative. Ça peut également être notre facette soumise, piteuse, maladroite, rebelle. En société, au bureau par exemple, la plupart des gens font taire leur côté enfant. Dans le couple, il peut vivement ressortir.

Le parent. On apprendrai­t le rôle de parent dans notre enfance. Facile : on s’inspire des figures d’autorité qui nous entourent alors qu’on est tout petit. Devenu adulte, dans les moments où l’on conseille, guide et protège, on joue notre facette parent. Mais la figure parentale n’a pas que de bons côtés : elle peut juger, elle est sûre d’avoir raison, elle profite parfois de son autorité. Bref, le parent en nous peut être nourricier, critique, parfois tyrannique. L’adulte. C’est une facette de notre personnali­té qui se construit sur le tard. L’enfant apprend à raisonner au contact des adultes. Il observe, il réfléchit, il en arrive à voir les choses de manière équilibrée. Notre état adulte est rationnel, il n’est ni positif ni négatif. On le compare à un ordinateur. Ce qui est préférable. L’idéal serait de faire de la place aux trois facettes de notre personnali­té selon les gens qu’on rencontre, les situations, les exigences de la vie. Le hic est qu’on n’est pas toujours parfaiteme­nt ajusté. L’entente en soi-même. Nos trois facettes peuvent s’entendre bien entre elles, mais elles peuvent aussi avoir des difficulté­s l’une avec l’autre. L’adulte en moi peut devenir sévère avec l’enfant intérieur et chercher à le faire taire à tout prix. Si c’est l’enfant qui règne, les impératifs de la réalité pourraient foutre le camp.

Avec les autres. Quand on vit sa facette adulte et qu’on parle avec un autre adulte, les tensions sont absentes. Quand on vit sa facette enfant et qu’on est en interactio­n avec la facette enfant d’un autre, il est possible qu’on ait du plaisir ensemble. Si, par ailleurs, X joue au parent avec son conjoint en le traitant comme un enfant, la tension pourrait monter. Si un patron ne vit que son côté parent autoritair­e, ses employés voudront le fuir. Les jeux qu’on joue. Aspect très important de l’approche du psychiatre, à cause de certains scénarios bizarres construits dans l’enfance, on en arriverait à jouer des jeux pénibles. Ainsi, quand on joue à « c’est affreux », on se plaint des situations en disant que tout va mal, mais qu’on n’y peut rien. Notre but est alors d’attirer la pitié sur nous et de coincer l’autre dans une attitude passive. ! On peut aussi jouer à

« éreinté ». On s’approprie alors les tâches des autres pour éviter d’en faire une qu’on redoute. On peut jouer à « racontez-moi vos ennuis ». Dans ce jeu, mon but inconscien­t serait de prouver aux autres qu’ils ont besoin de moi. Je les invite à se mettre en position de victimes. Je deviens une sorte de parent culpabilis­ant.

Bref, on peut jouer bien des jeux, mais on peut aussi choisir d’observer nos interactio­ns avec les autres pour mieux voir qui se trouve sur scène. Cela nous rappelle que pour avoir de bons rapports avec soimême et avec les gens, il est préférable de nous libérer de certains scénarios.

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