Le Journal de Montreal

La délicate relation parent/ enfant

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Ma lettre se veut un encouragem­ent à « Une mère enfin libérée de ses complexes ». J’ai 68 ans et je suis mère de deux enfants et grand-mère de quatre petits-enfants que j’adore. J’entretiens d’excellente­s relations avec mon fils aîné, mais j’ai toujours vécu une relation difficile avec ma fille cadette.

J’ai divorcé il y a 25 ans pour mettre un terme à la relation toxique que je vivais avec le père de mes enfants. Homme au tempéramen­t manipulate­ur et colérique, pour ne pas dire enragé, il était toujours prêt à exploser lorsqu’il se sentait contrarié, plus souvent qu’autrement sans raison. En crise, il remettait continuell­ement en question mon équilibre psychologi­que devant les enfants, et n’a pas hésité à détruire ma réputation auprès des membres de ma famille, de mon entourage et de mes employeurs.

Mon fils et moi-même avons coupé les ponts avec lui depuis le divorce. Ma fille, elle, a toujours été très près de son père. Conséquemm­ent, ma relation avec elle a toujours été pénible puisqu’elle a hérité de sa personnali­té explosive. Elle n’a jamais hésité à tenir des propos blessants et agressifs à mon endroit, sans raison, et souvent devant mes petits-enfants.

J’avais appris que devant ce type de personne, la seule chose à faire était de s’en éloigner. Si on tente de s’expliquer, ils nous accusent de les provoquer. Si on se tait, ils poursuiven­t l’ascension des reproches. Malgré cela, j’avais toujours tenté d’acheter la paix avec ma fille pour ne pas perdre le contact avec mes petits-enfants. Mais il y a quelques mois, elle a dépassé les bornes en tentant de ternir ma réputation comme son père l’avait fait. J’ai décidé de couper les ponts. Je suis d’accord avec vous quand vous dites à « Une mère enfin libérée de ses complexes » qu’elle devrait, sans se sentir coupable, prendre ses distances avec ses enfants. Moi, je l’ai fait, mais je dois admettre que je me sens un peu coupable de ne pas me sentir coupable justement.

Enough is enough! Je préfère me retrouver seule, mais tranquille. Je possède peu, ma situation est précaire, mais je me considère désormais riche de pouvoir dormir en paix sans avoir à prendre de somnifères. Mes petits-enfants me reviendron­t peutêtre lorsqu’ils seront adultes si leur mère cesse de me démolir. À partir de maintenant, j’ouvre un nouveau chapitre de ma vie, en espérant que tout aille pour le mieux. Enfin la paix

Personnell­ement, je vous souhaite le meilleur, car vous avez posé le bon geste dans les circonstan­ces. La paix d’esprit est un gage de bonheur et personne, pas plus une mère que quiconque, ne doit prioriser une relation si elle contribue à diminuer le respect qu’elle a d’elle-même. Bravo !

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