Hausse des jeunes tués sur les routes
On déplore déjà plus de décès dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans en 2017 que l’année dernière
Pour la première fois depuis 2012, le nombre de jeunes qui perdront la vie sur les routes du Québec sera à la hausse cette année.
Un peu moins de deux mois avant la fin de l’année, on déplore déjà au moins, pour 2017, la mort de 44 jeunes de 15 à 24 ans dans une collision routière, selon des chiffres obtenus par Le Journal.
C’est déjà cinq victimes de plus qu’en 2016 dans cette tranche d’âge.
« Ce sont des chiffres vraiment effrayants », constate le porte-parole du Conseil canadien de la sécurité, Lewis Smith.
« Il s’agit de statistiques qu’on aimerait plutôt voir diminuer. On espère que cette année soit une exception et qu’on n’assiste pas au début d’un nouveau cycle », dit-il.
Selon M. Smith, l’arrivée prochaine des conditions routières hivernales n’aidera sans doute en rien ce lourd bilan. Les mois de novembre et décembre sont bien souvent les plus « traîtres » de l’année, souligne-t-il.
« Les conducteurs ont pris de mauvaises habitudes durant l’été, qui sont problématiques une fois l’hiver arrivé. On remarque que plusieurs tardent à freiner ou suivent de trop près les autres sur la route. Avec de la neige et de la glace, ça peut être impardonnable », précise M. Smith.
AUTOMNE FUNESTE
Et déjà, cette année, l’automne a été particulièrement funeste. Près du tiers des jeunes victimes de la route comptabilisées en 2017 ont trouvé la mort durant les seuls mois de septembre et octobre.
Difficile d’expliquer pourquoi cette période a été plus tragique. L’été qui s’est prolongé jusqu’à la mi-octobre peut expliquer en partie la hausse du nombre d’accidents mortels, soulève la Société de l’assurance automobile du Québec.
Mais des collisions avec décès multiples ont aussi récemment alourdi le bilan.
Le mois dernier, deux collisions majeures impliquant plusieurs jeunes, à Joliette et Kahnawake, ont fait quatre morts et plusieurs blessés graves.
À Kahnawake, le conducteur est accusé de négligence criminelle, de conduite dangereuse et de conduite avec facultés affaiblies.
Si l’alcool au volant est encore en cause dans plusieurs accidents impliquant des jeunes, la vitesse, la témérité et l’inexpérience restent les facteurs d’accident les plus fréquents.
SENSIBILISATION : LA CLÉ
La meilleure façon d’améliorer le bilan routier chez les jeunes reste la sensibilisation, insistent des experts.
« C’est un groupe de la population qui est vulnérable. Il y a visiblement un manque de compréhension des notions de sécurité », croit M. Smith.
« Le message qu’envoient ces chiffres, c’est qu’il faut renforcer la sensibilisation. On ne peut pas attacher les gens à la maison. Il y a encore un gros travail d’influence positive à faire auprès des jeunes », ajoute Annie Gauthier, porte-parole de CAA-Québec.