Des plants de pot qui coûtent cher
La femme qui risque de perdre son chalet de 250 000 $ utilisait un hélicoptère pour veiller sur sa plantation
Une résidente des Laurentides risque de perdre son chalet d’une valeur de plus de 250 000 $ où elle se rendait à bord d’un hélicoptère pour prendre soin d’une plantation de pot.
C’est du moins ce qu’allègue la procureure générale du Québec dans sa requête en confiscation de cette propriété qu’elle considère comme un « instrument d’activités illégales », récemment déposée en Cour supérieure à l’encontre de Renée Cyr.
La femme de 55 ans fait également face à des accusations criminelles de production et de possession de cannabis à des fins de trafic, qui ont été déposées contre elle plus tôt cette année au palais de justice de Mont-Laurier.
VOL D’ÉLECTRICITÉ
L’enquête a débuté l’hiver dernier lorsqu’une inspectrice d’Hydro-Québec a constaté « un vol important d’électricité » après s’être rendue au chalet de Mme Cyr, situé sur le chemin Plaisance, à ChuteSaint-Philippe, d’après la requête.
L’inspectrice a aussi remarqué la présence de trois caméras de surveillance à l’avant du chalet, qui n’était pas loué ou habité par une tierce personne.
De plus, les fenêtres du sous-sol étaient barricadées.
Soupçonnant que l’endroit abritait une plantation de marijuana, elle a alerté la Sûreté du Québec.
Le 6 décembre 2016, les policiers ont simultanément mené des perquisitions au chalet de Renée Cyr et à son domicile de Saint-Jérôme.
PLANTS, LAMPES ET RECETTE
Au chalet, ils ont saisi 167 plants de pot matures, 374 boutures hydroponiques, 24 lampes dont l’alimentation électrique était détournée des compteurs d’Hydro-Québec, ainsi qu’une feuille de « recette » pour cultiver la mari.
Une carabine à air comprimé chargée se trouvait dans l’entrée.
Des voisins ont dit aux policiers que la propriétaire venait à son chalet « de temps en temps » et qu’elle s’y trouvait quelques jours avant la perquisition.
« L’été, elle venait en hélicoptère et atterrissait à côté du garage de sa propriété », selon l’un d’eux.
Il s’avère que l’hélicoptère de type Robinson R-44, d’une valeur d’environ 100 000 $, n’appartient pas à Mme Cyr, mais plutôt à une société à numéro de Blainville à laquelle elle n’est pas associée.
CONDAMNÉE EN 2015
« La défenderesse savait ou ne pouvait raisonnablement ignorer que sa propriété à Chute-Saint-Philippe était utilisée dans le cadre d’activités illégales », écrivent les représentants de la procureure générale dans leur demande en justice.
À la résidence de Mme Cyr, la police de Saint-Jérôme a également saisi 4298 grammes de cocottes de cannabis dans un congélateur.
C’est la deuxième fois que la quinquagénaire est inculpée d’avoir produit du cannabis.
En 2012, la police de Saint-Jérôme avait découvert, aménagée au sous-sol de sa maison, une serre où poussaient plus de 300 plants de pot. Les policiers y avaient aussi confisqué plus de 70 comprimés de Viagra et de Cialis, ainsi que 2000 $ en argent comptant.
Trois ans plus tard, Renée Cyr avait admis sa culpabilité et s’en était tirée avec une peine de 90 jours de prison à purger les week-ends, 50 heures de travaux communautaires et une probation de 12 mois.