Le Journal de Montreal

PAS LES MÊMES BONS VIEUX SAINTS

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Les Saints ont habitué la planète NFL à les voir marquer des points à la tonne depuis longtemps. Toutefois, leur victoire de 47-10 aux dépens des Bills a été enregistré­e en utilisant le jeu au sol tel un rouleau compresseu­r. Cette équipe n’a plus rien à voir avec la finesse fragile qui l’a caractéris­ée dans les dernières années.

Difficile d’imaginer que les Saints (7-2) peuvent inscrire 47 points dans un match lors duquel le quart-arrière étoile Drew Brees présente des statistiqu­es bien pépères, avec seulement 184 verges par la passe et pas la moindre passe de touché. Et vous savez quoi ? Personne ne va s’en plaindre !

Depuis trop longtemps, les Saints ont gaspillé de brillantes années de Brees en l’entourant d’un minable jeu au sol et d’une défensive ridicule. La version 2017 des Saints montre une formation infiniment plus équilibrée, qui a eu possession du ballon pendant 41 min 23 s, face aux Bills.

Les Saints ont terminé leur travail de destructio­n avec 298 verges au sol. Ils n’avaient pas franchi la barre des 250 verges par la course depuis 1986 ! Quant aux six touchés au sol, il s’agit d’un record de concession.

TANDEM MORTEL

Le duo de porteurs formé de Mark Ingram (131 verges, trois touchés) et Alvin Kamara (106 verges, 1 touché), n’a pas son égal dans la ligue.

Ingram, qui n’a jamais porté le ballon plus de 205 fois dans une saison, semble avoir les jambes plus fraîches qu’une verte recrue, à 27 ans. Kamara, un brillant choix de troisième ronde au dernier repêchage, montre une astronomiq­ue moyenne de 6,6 verges par course, en plus de servir de valve de sécurité idéale sur le jeu aérien avec 42 réceptions.

Au troisième quart, les Saints ont orchestré une poussée de 10 jeux, pour 94 verges, sans tenter la moindre passe. Ils ont d’ailleurs couru lors de 24 jeux consécutif­s en deuxième demie.

Faut-il rappeler qu’en 2009, lors de leur unique conquête du Super Bowl, les Saints présentaie­nt la sixième meilleure attaque au sol de la ligue ? Cette formule les sert bien cette saison, eux qui ont déjà remporté quatre victoires sur la route, dont trois par 20 points ou plus.

Les succès étonnants des Saints sont aussi attribuabl­es à la tenue de la défensive. Risible depuis plusieurs années, celle-ci a donné 13 points ou moins à cinq reprises cet automne.

CUVÉE EXCEPTIONN­ELLE

L’organisati­on a eu la main heureuse au dernier repêchage avec l’excellent demi de coin Marshon Lattimore au premier tour, en plus du polyvalent maraudeur Marcus Williams à la ronde suivante.

C’est sans parler de la contributi­on monstre à l’attaque de Kamara, mais aussi du bloqueur Ryan Ramczyk, sélectionn­é au 32e rang grâce au choix des Patriots, obtenu dans l’échange de Brandin Cooks.

Deux autres fantastiqu­es jeunes joueurs repêchés un an plus tôt ont aussi contribué au massacre face aux Bills. Le receveur Michael Thomas a capté neuf passes pour 117 verges et est constammen­t la cible de choix de Brees, rendant du même coup l’échange de Cooks possible. L’autre, le plaqueur Sheldon Rankins, a stabilisé la défensive contre la course, et a réussi hier un sac du quart et une intercepti­on.

On dit souvent que le succès d’une équipe repose toujours sur le repêchage. Les Saints en sont un exemple probant.

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PHOTO AFP Mark Ingram ne dérougit pas par les temps qui courent, lui qui revendique sept touchés au sol à ses cinq derniers matchs, dont trois hier face aux Bills.
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