Air Transat veut acheter des hôtels
Il a dirigé Transat depuis sa création, il y a 30 ans. S’il s’apprête à prendre sa retraite, Jean-Marc Eustache n’a toutefois pas dit son dernier mot.
Il a soigneusement préparé son départ, à l’image de nombreuses décisions prises depuis trois décennies.
Bloc par bloc, il a construit Transat au Canada et en Europe. Patiemment, prudemment. Peut-être un peu trop, de son propre aveu. « Dans toutes les situations, on s’est débrouillés, on a fait nos affaires. Transat n’a jamais demandé à être sauvée par les gouvernements, contrairement à des concurrents. Quand je regarde nos compétiteurs dans notre catégorie dans le monde, on est l’un des plus vieux », se félicite-t-il.
RESTER AU QUÉBEC
La compagnie compte aujourd’hui 5000 employés et son siège social se trouve toujours à Montréal. Cela n’est pas sur le point de changer, dit-il.
« On est une société cotée en Bourse, donc, demain, si on nous fait une offre d’achat, il faut la présenter aux actionnaires. Mais sachez que pas n’importe qui peut acheter Transat, parce que, comme compagnie aérienne [elle ne peut] être détenue à majorité par un acteur étranger.
« Mon désir, c’est vraiment de passer l’entreprise à une autre génération, pas de vendre. »
DERNIER PROJET
Sa dauphine, Annick Guérard, ajoute : « On veut aussi protéger le siège social au Québec, et les emplois qu’on a créés ici ».
Le dernier projet de M. Eustache sera de mettre sur pied un véritable réseau hôtelier Transat. « En ce moment, on cherche un responsable qui va monter une équipe. Après, on va acheter des hôtels et rénover, ou acheter des terrains et construire. »
Et après ? « Jean-Marc commence à être âgé, il va avoir 70 ans dans deux mois », dit-il, moqueur. Le PDG, qui n’a jamais eu de cellulaire, compte maintenant s’en procurer un.