Le Journal de Montreal

Le temps froid est plus propice à l’accumulati­on de polluants

Le smog entraînera de plus en plus d’avertissem­ents selon des météorolog­ues

- ANTOINE LACROIX – Avec la collaborat­ion de l’Agence QMI

Les avertissem­ents de smog comme celui lancé hier pour une bonne partie du sud du Québec seront de plus en plus fréquents avec l’arrivée du temps froid, préviennen­t des météorolog­ues.

« On entre dans la saison la plus nocive pour la qualité de l’air. Le froid [est] propice [à] l’accumulati­on de particules fines, nocives pour la santé, qui causent le smog », indique le météorolog­ue Gilles Brien.

La faible circulatio­n de l’air et les vents inexistant­s aident à la formation de smog, puisque les polluants se déplacent peu.

Ce phénomène est surtout nuisible aux enfants asthmatiqu­es et aux personnes atteintes de maladies respiratoi­res ou cardiaques.

« Les concentrat­ions élevées de polluants sont quasi stationnai­res et devraient persister jusqu’à mercredi [demain] matin », a affirmé de son côté Michael Elliot, météorolog­ue à Environnem­ent Canada.

Une dépression venue de l’Ontario viendra chasser le smog.

« On prévoit quelques averses de pluie pour le sud du Québec et un petit peu de neige pour la partie plus au nord, ce qui sera suffisant pour dissiper le smog », poursuit M. Elliot.

CHAUFFAGE AU BOIS

Les régions concernées par l’avertissem­ent sont la vallée du Saint-Laurent, la grande région de Montréal jusqu’à Montmagny, l’Estrie, la Montérégie et la Beauce.

Au Québec, le chauffage au bois est la principale source de particules fines qui contribue au smog hivernal. L’activité industriel­le et le transport sont d’autres facteurs.

À Montréal, un règlement interdit l’usage d’un foyer à bois lorsque des avertissem­ents de smog sont en vigueur.

Dès le 1er octobre l’an prochain, ces foyers seront d’ailleurs complèteme­nt interdits dans la métropole québécoise, à moins d’avoir une certificat­ion attestant qu’ils ne rejettent pas plus de 2,5 grammes de particules fines par heure dans l’atmosphère.

« Il est clair que l’interdicti­on va contribuer à réduire les accumulati­ons de particules fines et le smog », estime Réjean Ouimet, météorolog­ue à Météo Média.

Impossible, pour le moment, de dire si l’hiver qui nous attend sera propice à la formation de smog.

« Nos prévisions hivernales ne sont pas encore tout à fait prêtes. Une chose est certaine, plus la saison sera active en précipitat­ions, moins les particules fines pourront s’accumuler, ce qui réduit les chances d’avertissem­ents de smog », explique M. Ouimet.

DIFFÉRENCE

Il existe une différence entre le smog en hiver et celui qui survient l’été.

« On parle de particules fines pour l’hiver, tandis qu’en été, ce sont les particules d’ozone qui sont responsabl­es du smog. Le rayonnemen­t solaire accélère la formation de l’ozone, un polluant qui affecte tout autant le système respiratoi­re », précise Réjean Ouimet.

« En automne et en hiver, la force du soleil n’est pas assez importante pour créer des accumulati­ons d’ozone », conclut-il.

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GILLES BRIEN Météorolog­ue

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