Appels de détresse en hausse
La directrice générale de Fibromyalgie Montréal, qui se dit débordée d’appels de détresse depuis la rupture de stock de médicaments contre la douleur, dénonce l’inaction de la Régie de l’assurance maladie du Québec.
« Je prends les appels de gens qui veulent se suicider parce qu’ils n’ont pas de façon de s’en sortir [...] C’est grave et le gouvernement n’entend pas », dit Marie-Johanne Lessard.
Depuis plusieurs semaines, elle souligne que 80 % de son travail est de répondre à ces appels de malades en détresse ou d’aller voir des patients qui se sont rendus à l’hôpital, devenus incapables de vivre avec la douleur.
Même si elle avoue ne pas avoir la solution à porter de main pour remplacer le Teva-Nabilone ou le Cesamet, elle réclame de l’aide pour que d’autres dérivés puissent être mis sur le marché.
« INACCEPTABLE »
« C’est inacceptable », plaide quant à elle la présidente de l’Association de la douleur chronique, Céline Charbonneau. Elle se demande aussi pourquoi cette pénurie semble avoir pris tout le monde par surprise.
Pour le médecin Yoram Shir du Centre universitaire de santé McGill, spécialiste en traitement de la douleur, les patients comme Nathalie Deschênes ont bien raison d’être en colère.
Même si le Teva-Nabilone n’est pas une drogue miracle, elle aide les malades à trouver le sommeil, à relaxer et réduire les sentiments de douleur.
« DIFFICILES À VIVRE »
Ce médicament, poursuit-il, est aussi celui qui est recommandé aux médecins pour les patients qui ont des douleurs chroniques, plutôt que le cannabis médical.
Il ajoute aussi que les patients peuvent souvent essayer cinq autres médicaments à différentes doses avant d’en trouver un qui les aide.
Même si sans médicament, la fibromyalgie n’est pas mortelle, le Dr Shir affirme que les douleurs sont très difficiles à vivre.