Le Journal de Montreal

Des organisati­ons étudiantes contre les relations profs-étudiants

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | À l’instar des syndicats d’enseigneme­nt, des groupes étudiants souhaitent que le projet de loi visant à prévenir les violences à caractère sexuel dans les cégeps et université­s interdise les liaisons entre professeur et étudiant.

Les auditions publiques concernant le projet de loi 151 doivent s’entamer jeudi à l’Assemblée nationale avec la présentati­on des arguments de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de l’Union étudiante du Québec (UEQ).

PROSCRIRE ET NON ENCADRER

Les deux organisati­ons sont formelles : les relations entre un enseignant et un étudiant doivent être « proscrites » et non pas être « encadrées », comme le propose le texte législatif déposé au début du mois par la ministre de l’Éducation supérieure, Hélène David.

« Il faudrait carrément proscrire les relations directes entre un professeur ou un membre du personnel et un étudiant », tranche Simon Telles, président de l’UEQ, qui regroupe huit associatio­ns universita­ires étudiantes.

« Dans n’importe quel cas, ça reste un lien d’autorité : il y en a un qui est professeur, l’autre est étudiant », ajoute Dominik Boudreault Lapierre, de la FECQ.

Ces arguments rejoignent ceux de la Fédération québécoise des professeur­es et professeur­s d’université ainsi que de la Fédération des enseignant­es et enseignant­s du Québec, qui se sont aussi montrées favorables à ce que soient interdites les liaisons entre professeur­s et étudiants.

UNIFORME

L’UEQ tient à ce que cette éventuelle interdicti­on s’applique dans l’ensemble du réseau universita­ire compte tenu « du lien d’autorité qui vient un peu vicier le consenteme­nt ».

« C’est un seuil minimal pour nous », explique M. Telles, qui dit privilégie­r la « ligne dure » et l’imposition de sanctions en cas de manquement.

Des balises visant à définir le type de liaison à proscrire devraient être ajoutées au projet de loi, selon lui. Par exemple, un professeur ne pourrait fréquenter un étudiant qui se trouve dans sa classe, mais il pourrait tout de même avoir une relation avec un universita­ire qui ne suit pas son cours, illustre M. Telles.

La FECQ est aussi favorable à des précisions sur cette interdicti­on, qui seraient toutefois élaborées par les cégeps.

Le projet de loi 151 prévoit que tout établissem­ent d’enseigneme­nt devra adopter sa propre politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel avant le 1er septembre 2019.

Autant la FECQ que l’UEQ aimeraient accélérer le processus afin de devancer la mise en applicatio­n de cette législatio­n.

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