Le Journal de Montreal

Les cochers craignent que Valérie Plante les élimine

La mairesse aimerait remplacer les chevaux par une option plus moderne

- LAURENCE HOUDE-ROY

Les caléchiers de Montréal craignent de perdre leur gagnepain alors que la nouvelle mairesse Valérie Plante souhaite retirer les chevaux des rues de Montréal.

« Quand est-ce que je perds ma job ? » avait lancé un caléchier à Valérie Plante au lendemain de son élection, alors qu’elle donnait son premier point de presse devant l’hôtel de ville.

À peine remis de leurs aventures avec l’ancien maire Denis Coderre, qui avait haussé les standards d’entretien des chevaux, les cochers et les propriétai­res de chevaux à Montréal ont maintenant peur de perdre carrément leur emploi.

« C’est sûr que ça fait peur, c’est toute notre vie, admet Luc Desparois, propriétai­re de l’écurie Lucky Luc, détendeur de sept permis à son nom et d’une vingtaine de chevaux. On n’attendra pas encore de recevoir une autre claque au visage. »

24 PERMIS

M. Desparois souhaite entrer en contact avec la nouvelle administra­tion pour connaître son plan. Valérie Plante compte réduire progressiv­ement le nombre de permis de propriétai­re de chevaux à Montréal, qui se chiffre actuelleme­nt à 24, dans le but de les éliminer. Elle a toujours insisté sur sa volonté de voir une option plus moderne les remplacer.

« Où est la preuve que les chevaux sont maltraités ? » demande M. Desparois, qui estime que plusieurs « faussetés » ont circulé sur son métier.

Des vidéos de chevaux qui s’échouent sur la chaussée en temps de chaleur à Montréal ont notamment fait le tour des réseaux sociaux dans les dernières années, ce qui avait incité le maire Denis Coderre à resserrer la réglementa­tion.

MEILLEURES CONDITIONS

Josée Lapointe, de l’Associatio­n pour la protection du patrimoine équin en milieu urbain, croit que la mairesse devrait plutôt offrir de meilleures conditions aux chevaux, comme des points d’eau et une bonne écurie, avant de choisir de les retirer de la rue.

Plusieurs chevaux qu’elle a envoyés à la campagne ont dû revenir en ville, incapables de s’adapter à leur nouvelle vie. « Ils avaient besoin de leur routine », dit-elle.

« Valérie Plante veut responsabi­liser davantage les propriétai­res de chiens pitbull plutôt que de les interdire, mais ne le fait pas pour les propriétai­res de chevaux, à qui elle retire les permis », déplore Dominique Pelletier, cochère depuis 15 ans.

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PHOTO AGENCE QMI, LAURENCE HOUDE-ROY Luc Desparois, propriétai­re de l’écurie Lucky Luc, craint de perdre son gagne-pain.
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VALÉRIE PLANTE Mairesse de Montréal

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