Le Journal de Montreal

Transat veut créer ses propres hôtels tout inclus

Trente ans après son premier décollage, l’entreprise amorce son grand virage hôtelier dans le Sud

- Philippe Orfali orfali

Il y a eu Transat l’agence de voyages, puis Transat, la société aérienne. Trente ans après son premier décollage, l’entreprise prépare sa percée dans le secteur des hôtels tout inclus, révèle son président, Jean-Marc Eustache.

Transat est active dans presque tous les secteurs du voyage. Vous préparez maintenant votre entrée dans le milieu des hôtels tout inclus. Pourquoi ?

On a eu peut-être une opportunit­é manquée dans notre histoire, par excès de prudence. En 2001, Lina De Cesare, l’une des trois cofondatri­ces de Transat, voulait créer une société de gestion hôtelière. Mais on était en 2001, on n’avait pas d’argent. Aujourd’hui, nous aurions peut-être 20 hôtels. Pour assurer l’avenir de Transat, il faut la développer différemme­nt que par le passé. C’est pour ça qu’on s’est préparé, qu’on s’est reconcentr­é sur nos affaires canadienne­s dans les dernières années, et maintenant l’hôtellerie.

Créer une chaîne d’hôtels de toutes pièces, ça coûte cher. Et les sociétés aériennes ne roulent pas sur l’or. Comment allez-vous y parvenir ?

On a fait notre entrée dans l’hôtellerie en 2007, en devenant actionnair­e à hauteur de 35 % de la chaîne Ocean. On a tenté d’acheter notre partenaire, ça n’a pas marché, et finalement c’est lui qui a racheté notre part récemment pour 150,5 M$ US. Nous l’avions payée 57 M$ il y a 10 ans. L’an dernier, on a aussi vendu nos opérations françaises et grecques pour 91 M$, et on s’apprête à vendre Jonview, notre opérateur de voyages au Canada, pour 44 M$ d’ici la fin novembre. Tout cet argent-là va servir à créer notre propre société de gestion hôtelière.

Où seront situés vos hôtels ?

Les Caraïbes et le Mexique, surtout la Riviera Maya et Tulum, et la République dominicain­e, particuliè­rement à Punta Cana. Il y a aussi la Jamaïque. On sera là où va la majorité de notre clientèle actuelle. On se concentre sur les destinatio­ns vacances, ce ne sera pas aux États-Unis, en Europe, ou des hôtels urbains. Ce sont des hôtels de loisirs faits pour les clientèles d’hiver, parce que le marché des Caraïbes est excessivem­ent rentable.

On remplira 15-20 % des hôtels avec nos clients à nous ; les autres ce seront des clients américains, européens, sud-américains, et aussi des résidents locaux, l’été.

À quoi peut-on s’attendre comme expérience ?

Ce sera des tout inclus, mais modernes, au goût du jour, aux lignes épurées, avec un accent mis sur le design, pour les jeunes !

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Jean-Marc Eustache, président et fondateur de Transat.
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