Transat veut créer ses propres hôtels tout inclus
Trente ans après son premier décollage, l’entreprise amorce son grand virage hôtelier dans le Sud
Il y a eu Transat l’agence de voyages, puis Transat, la société aérienne. Trente ans après son premier décollage, l’entreprise prépare sa percée dans le secteur des hôtels tout inclus, révèle son président, Jean-Marc Eustache.
Transat est active dans presque tous les secteurs du voyage. Vous préparez maintenant votre entrée dans le milieu des hôtels tout inclus. Pourquoi ?
On a eu peut-être une opportunité manquée dans notre histoire, par excès de prudence. En 2001, Lina De Cesare, l’une des trois cofondatrices de Transat, voulait créer une société de gestion hôtelière. Mais on était en 2001, on n’avait pas d’argent. Aujourd’hui, nous aurions peut-être 20 hôtels. Pour assurer l’avenir de Transat, il faut la développer différemment que par le passé. C’est pour ça qu’on s’est préparé, qu’on s’est reconcentré sur nos affaires canadiennes dans les dernières années, et maintenant l’hôtellerie.
Créer une chaîne d’hôtels de toutes pièces, ça coûte cher. Et les sociétés aériennes ne roulent pas sur l’or. Comment allez-vous y parvenir ?
On a fait notre entrée dans l’hôtellerie en 2007, en devenant actionnaire à hauteur de 35 % de la chaîne Ocean. On a tenté d’acheter notre partenaire, ça n’a pas marché, et finalement c’est lui qui a racheté notre part récemment pour 150,5 M$ US. Nous l’avions payée 57 M$ il y a 10 ans. L’an dernier, on a aussi vendu nos opérations françaises et grecques pour 91 M$, et on s’apprête à vendre Jonview, notre opérateur de voyages au Canada, pour 44 M$ d’ici la fin novembre. Tout cet argent-là va servir à créer notre propre société de gestion hôtelière.
Où seront situés vos hôtels ?
Les Caraïbes et le Mexique, surtout la Riviera Maya et Tulum, et la République dominicaine, particulièrement à Punta Cana. Il y a aussi la Jamaïque. On sera là où va la majorité de notre clientèle actuelle. On se concentre sur les destinations vacances, ce ne sera pas aux États-Unis, en Europe, ou des hôtels urbains. Ce sont des hôtels de loisirs faits pour les clientèles d’hiver, parce que le marché des Caraïbes est excessivement rentable.
On remplira 15-20 % des hôtels avec nos clients à nous ; les autres ce seront des clients américains, européens, sud-américains, et aussi des résidents locaux, l’été.
À quoi peut-on s’attendre comme expérience ?
Ce sera des tout inclus, mais modernes, au goût du jour, aux lignes épurées, avec un accent mis sur le design, pour les jeunes !