Le Journal de Montreal

À la défense d’un brin d’ésotérisme

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’apprécie la sagesse avec laquelle vous répondez à vos interlocut­eurs. Un de ceux-ci m’a particuliè­rement interpellé. Il s’agit de celui qui s’insurgeait contre les propos de Claudette Dion sur la mort de son frère. Non seulement il l’accusait de se laisser aller à de fausses croyances, mais il le faisait de façon si radicale et étroite qu’il me rappelait les propos des supposés grands maîtres de la connaissan­ce qui sont tellement imbus de leur savoir qu’ils se donnent pour mission de déniaiser les pauvres gens que nous sommes.

Sans être un grand scientifiq­ue ni un grand philosophe, il suffit d’observer la nature pour réaliser que nous sommes bien peu de choses entourées de tant de mystères qu’il n’est pas raisonnabl­ement possible d’avoir des certitudes. Votre correspond­ant, lui, n’est pas sceptique. Il connaît la vérité. Tous les autres sont dans l’erreur et il les méprise. Sur ce plan, il ressemble aux islamistes qui voudraient éliminer tous les mécréants.

Je suis croyant, et mes raisons de l’être sont du genre de celles qui ne laissent pas de doute. Et pourtant, je me permets encore d’être sceptique. Je connais vos opinions sur le sujet et la seule différence entre vous et moi, est qu’alors que vous pouvez dire : « Je ne sais pas si Dieu existe, mais je n’y crois pas ! » Je dirais plutôt : « Je ne sais pas si Dieu existe, mais j’y crois ! Et pour le reste, je ne compte plus désormais que sur l’éternité pour y mettre un peu de lumière. »

Mais voilà qu’un personnage sort de l’ombre pour venir me faire la leçon. Je lui dis donc que tout ce que nous avons pour juger des choses, ce sont nos cinq sens, qu’un magicien le moindremen­t habile peut abuser facilement, ainsi qu’un cerveau dont nous savons encore peu de choses de l’aveu même de nos savants physiciens et psychiatre­s. Alors je me réserve un petit coin de ma matière grise pour douter. Notre adepte de la certitude, je ne le juge même pas. Je pense seulement qu’il devrait attendre d’avoir un peu plus d’expérience et de réflexion pour parler ainsi ex cathedra.

Phil

J’apprécie le fait que vous nous emmeniez sur le chemin du doute. Car c’est un fait que croire en l’existence de Dieu ça relève du grand mystère de la foi. Et qui dit mystère de la foi, sous-entend une part d’inconnu jamais explicable de façon définitive et catégoriqu­e.

Solution simple et pas chère pour contrer le stress

Je m’adresse à votre correspond­ante du troublant message titré Le stress me ronge et me ruine la vie. Je compatis avec elle, et même si je conçois que votre suggestion de consulter un thérapeute soit excellente, je me dis que comme moi, peut-être n’a-t-elle pas le budget pour ça. Les psychologu­es en particulie­r coûtent très cher.

C’est vrai que vous lui suggérez aussi de se tourner vers son CLSC pour obtenir des soins gratuits, mais combien de temps devra-t-elle attendre pour parler au psychologu­e de service ? Des mois peut-être. Et pendant ce temps-là, elle risque de vivre ces longs mois dans l’angoisse. Je le sais, car je vis personnell­ement des crises de panique. Mais je vais de mieux en mieux depuis que je me suis inscrite à Phobies-Zéro. Je recommande donc à cette personne d’appeler cet organisme au plus vite.

Linda Québec

Phobies-Zéro est un organisme qui oeuvre depuis les années 90 auprès des gens atteints de phobies sociales ainsi que d’anxiété. Ils offrent leurs services via une ligne d’écoute et de conseils 514 276-3105 ou 1 866 922-0002 ainsi que par des groupes de soutien et d’entraide qui se réunissent une fois par semaine. On y propose aussi des conférence­s ainsi que des activités sociales. Ils sont présents dans un grand nombre de régions du Québec.

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