Le Journal de Montreal

L’Italie exclue du Mondial

MILAN, Italie | (AFP) Cela sera sans eux. Sans Buffon, qui ne deviendra pas le premier joueur à disputer six Coupes du monde, sans les guerriers Chiellini et Barzagli, sans les promesses Insigne, Belotti ou Verratti.

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L’Italie n’a pas réussi à battre la Suède, hier, en barrage retour à Milan (0à 0), et elle ne jouera pas le Mondial l’été prochain en Russie, du jamais-vu depuis 1958 en... Suède.

Le ticket revient donc à la Suède qui, sans Ibrahimovi­c et en ayant fait extrêmemen­t peu en 180 minutes, retrouve la Coupe du monde pour la première fois depuis 2006 à la faveur de sa victoire de 1 à 0 de l’aller.

L’Italie tout entière, ou presque, va donc découvrir l’année prochaine à quoi ressemble une Coupe du monde sans sa Squadra Azzurra. Ça n’est arrivé que deux fois, en 1930 et en 1958. Autant dire que le souvenir est assez flou.

Mais il n’y a pas que dans la Péninsule que cette éliminatio­n va faire un vide. Car l’Italie est un géant de la compétitio­n, avec quatre titres, deux finales et deux places dans le top 4.

L’Italie s’est pourtant déjà qualifiée pour la Coupe du monde avec des équipes simplement moyennes et elle y a même souvent très bien figuré. Mais ne pas parvenir à marquer un but en deux matchs face aux Suédois, tout juste solides, est une faute grave.

LE PARI PERDU DE VENTURA

Le sélectionn­eur Gian Piero Ventura, qui aura choisi de mourir avec ses mauvaises idées et n’aura donné qu’un quart d’heure de jeu en deux matches à Lorenzo Insigne, son plus grand talent, n’y survivra sans doute pas.

Mais c’est toute l’Italie du soccer qui ne pourra désormais pas s’épargner une vaste réflexion sur son organisati­on et sur sa formation, même si cela semble paradoxal à un moment où la Serie A se porte nettement mieux qu’il y a quelques années.

Avant la désolation et les larmes du coup de sifflet final, l’ambiance à Milan a tout de même été superbe et a confirmé que le choix de San Siro, qui a réussi son avant-match, était le bon.

Pendant que le vaisseau milanais tremblait, secoué par les sauts et les hurlements de plus de 70 000 tifosi, les joueurs italiens ont tenté de faire leur part de travail et de renverser le robuste 11 suédois.

Ils ont failli y parvenir en fin de première période, avec deux occasions très franches signées Immobile (40e), puis Florenzi (45e).

Ils ont mis du rythme, un peu plus, en tout cas, que lors du match aller, joué à une lenteur terrifiant­e. Mais ils ont beaucoup raté encore avec des centres imprécis et peu de jeu dans l’axe malgré les efforts de Jorginho.

UNE LÉGENDE EN LARMES

Le match était alors surtout tendu, avec des penalties réclamés des deux côtés, quatre avertissem­ents avant la pause, de l’inquiétude pour Bonucci, qui a joué un bon quart d’heure sur une jambe, et beaucoup de contestati­ons.

En seconde période, Bonucci a enlevé le masque qui protégeait son nez cassé à l’aller et c’est tout San Siro qui a poussé encore un peu plus fort.

Florenzi, d’une belle volée (63e), Immobile (64e) ou surtout El Shaarawy, frustré par une belle parade d’Olsen (87e), ont cru marquer et offrir à Buffon au moins 30 minutes de plus sous le maillot azzurro.

Mais l’Italie, globalemen­t décomposée depuis sa défaite en septembre en Espagne (3à 0) n’a pas marqué et Buffon, véritable légende vivante, a commencé à pleurer.

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Le gardien Gianluigi Buffon a enlacé son coéquipier italien Andrea Barzagli après leur éliminatio­n face à la Suède lors de la qualificat­ion de la Coupe du monde.

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