La « guerrière joyeuse » s’empare des rênes de Montréal
La première mairesse de l’histoire de la Ville, Valérie Plante, a été assermentée hier
C’est avec un discours misant sur l’importance de la mobilité dans la ville que Valérie Plante, qui se surnomme elle-même la « guerrière joyeuse », a été assermentée à titre de première mairesse de Montréal, hier.
« Nous avons tourné la page sur une sombre période de notre histoire. Maintenant, avec l’appui des Montréalais, nous ouvrons un nouveau chapitre », a déclaré Valérie Plante en ouverture de son premier discours officiel, dans lequel elle n’a pas hésité à demander aux citoyens de s’engager dans les affaires de la Ville.
Une haie d’honneur d’une cinquantaine de citoyens l’attendait devant le marché Bonsecours où se déroulait l’événement, chantant La vie en rose d’Édith Piaf, en référence à son projet bien connu de ligne rose de métro.
Avant d’accueillir tour à tour les élus dans la grande salle de bal, des chants traditionnels autochtones en l’honneur des femmes ont ouvert la cérémonie.
Malgré quelques problèmes techniques dans l’attribution des chaises aux 102 élus présents – une conseillère était manquante en raison d’un recomptage des votes – et après un discours de représentants autochtones, les politiciens ont été assermentés par le greffier de la Ville, Yves Saindon.
MOBILITÉ
La nouvelle mairesse, vêtue d’une robe d’un bleu vif, a reçu l’épinglette officielle de la Ville des mains de son conjoint Pierre-Antoine Harvey et a signé le livre d’or entourée de ses fils Émile et Gaël, prenant même le temps de lancer quelques blagues à celui-ci.
Mme Plante, qui a pris officiellement les rênes de la Ville à l’issue de cette assermentation, a nommé les cinq principaux défis qui guideront son mandat (voir encadré), mais la mobilité semble prendre une place spéciale dans son esprit.
« Il faut protéger les jeunes qui devraient pouvoir traverser la rue en toute sécurité, a-telle notamment insisté. La Ville doit adapter ses horaires d’autobus en fonction des aînés et des travailleurs autonomes », a-t-elle ajouté.
« UNE BATTANTE »
Incitant à la dévotion des élus pour le service aux citoyens, elle a reconnu qu’il n’était plus possible de « penser la ville comme il y a 30 ans ».
« Je suis une battante, a-t-elle conclu en anglais. Mon surnom est d’ailleurs “guerrière joyeuse” [happy warrior]. Je vais toujours me battre pour vous », a-t-elle dit en s’adressant aux citoyens.
La femme de 43 ans, dont le sourire et la bonne humeur ont marqué la dernière campagne électorale, a pris la tête de Montréal le 5 novembre dernier dans une victoire historique quand elle a défait l’ex-maire Denis Coderre, donné pourtant favori au début des hostilités.