Le Journal de Montreal

Le contrat avec la compagnie de Bibeau en danger

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | L’appel d’offres pour l’aménagemen­t de nouveaux locaux du ministère de la Justice à Saint-Hyacinthe que convoite l’entreprise dirigée par l’ex-argentier libéral Marc Bibeau a peu de chances de se concrétise­r.

Comme le rapportait notre Bureau d’enquête, Centre d’achats Beauward s’est classé comme plus bas soumission­naire au terme d’un processus d’appel d’offres mené par la Société québécoise des infrastruc­tures (SQI).

Le contrat de cinq ans se chiffre à plus d’un demi-million de dollars pour la location et l’aménagemen­t d’une salle d’audience, d’un bureau pour le juge, d’un autre pour les procureurs de la Couronne et d’une aire commune.

« Mais ça, c’est une des options qui sont sur la table, parce qu’il y a d’autres options sur la table », a commenté la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, en marge du caucus libéral.

« C’est qu’actuelleme­nt, au Palais de justice de Saint-Hyacinthe, on a besoin de locaux supplément­aires », a-t-elle expliqué.

PAS L’IDÉAL

Or, selon Mme Vallée, le projet sur lequel a soumission­né l’entreprise de M. Bibeau ne serait pas la solution la « plus économique » ni la « plus adéquate » pour les « besoins du milieu judiciaire ».

Même si l’entreprise de M. Bibeau a déposé la soumission la plus basse et que la règle veut que le plus bas soumission­naire l’emporte, il serait « prématuré » de conclure que le contrat sera octroyé.

« D’un point de vue logistique, de sortir des intervenan­ts judiciaire­s du palais de justice, de les amener à l’extérieur, d’avoir un va-et-vient de documents, un va-et-vient de personnel, ne serait-ce que pour la confidenti­alité des documents, ce n’est peut-être pas la chose idéale », a dit Mme Vallée.

« Pour l’instant, on n’a pas d’indicateur qu’il y aurait eu un traitement de faveur pour l’entreprise Beauward, mais on est au courant de cette histoire-là, qui met en cause le ministère de la Justice, notamment, alors c’est très délicat », a réagi le leader parlementa­ire péquiste, Pascal Bérubé.

Au Parti québécois et à la Coalition avenir Québec, on attend avec impatience le rapport que la vérificatr­ice générale devrait déposer la semaine prochaine, après un an d’enquête sur les baux et transactio­ns immobilièr­es des organismes gouverneme­ntaux avec différente­s sociétés, dont celle dirigée par Marc Bibeau.

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MARC BIBEAU Homme d’affaires

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