Un Lavallois risque l’extradition pour leurre de mineures
Un Lavallois qui s’en était sorti avec 90 jours de prison pour avoir téléchargé de la pornographie juvénile au Québec risque un minimum de 15 ans dans les geôles américaines, où il est accusé de leurre informatique sur des mineures.
« Haralambos Anagnostaras avait des dossiers pour chacune de ses victimes, qui contenaient des images d’elles ainsi que leurs noms. Il y en avait 26 », affirme un agent spécial du FBI, dans une demande d’extradition déposée au palais de justice de Montréal.
Pour les autorités américaines, il ne fait aucun doute que le Lavallois de 23 ans a fait plusieurs victimes, dont cinq aux États-Unis. Son modus operandi : après avoir contacté les mineures sur les réseaux sociaux, il les convainquait de lui envoyer une photo d’elles, nues.
« LEÇON DE VIE »
Celles qui tombaient dans le piège se faisaient alors demander d’autres photos, de plus en plus explicites, sous la menace de se retrouver sur internet si elles n’obtempéraient pas.
Des clavardages, déposés dans le document de cour obtenu par Le Journal illustrent bien la détresse des victimes face au prédateur identifié comme étant Anagnostaras.
« S’il te plaît. Je suis encore en train de pleurer, tu comprends pas ! » écrit ainsi une des victimes.
Loin de les prendre en pitié, Anagnostaras en aurait profité pour narguer les mineures.
« Je suis en train de t’apprendre une leçon de vie, tu devrais être reconnaissante que je ne les ai pas mises [les photos] sur internet », aurait-il écrit à une fille de 13 ans, en 2012.
LOURDE PEINE
Anagnostaras a finalement été arrêté par les policiers de Laval, à la fin de 2013. Et face aux enquêteurs, il se serait montré beaucoup moins vaillant qu’avec les adolescentes, en jurant que ses menaces n’étaient pas sérieuses, tout en jurant ne pas être un pédophile.
En janvier dernier, Anagnostaras avait plaidé coupable de possession de pornographie juvénile, à Laval. Il avait écopé d’une période de 90 jours de prison discontinue, de deux ans de probation et de 100 heures de travaux communautaires.
S’il est reconnu coupable aux ÉtatsUnis, la peine minimale est de 15 ans, soutient un procureur américain dans la demande d’extradition.
Une audience est prévue pour le mois prochain, au palais de justice de Montréal.