Les géants ébranlés
Dans la Sainte-Trinité des événements sportifs, particulièrement pour les diffuseurs et les annonceurs, on retrouve le Super Bowl, les Jeux olympiques et la Coupe du monde de soccer. Il y a place au débat en ce qui concerne l’ordre, mais ce sont les trois événements les plus attendus et pour lesquels les droits de diffusion sont les plus prisés.
À moins d’un duel surprise entre les Titans du Tennessee et les Rams de Los Angeles en février prochain, la NFL n’a rien à craindre en vue du Super Bowl. Les chances sont que soit les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ou les Steelers de Pittsburgh y soient d’un côté, et que les Seahawks de Seattle, les Saints de La Nouvelle-Orléans ou les Cowboys de Dallas se classent de l’autre.
Le prochain Super Bowl ne surpassera certes pas celui de février dernier en terme d’émotions et de rebondissements, mais ce grand party annuel constitue généralement une valeur sûre.
Dans le cas des deux autres événements sportifs de grande envergure que sont la Coupe du monde de soccer et les Jeux olympiques, qui se tiendront tous deux en 2018, la situation est complètement différente.
Des diffuseurs ayant déboursé des sommes faramineuses pour l’exclusivité de ces événements dans leur pays respectif et des commanditaires et annonceurs qui ont eux aussi délié les cordons de la bourse en croyant bénéficier d’une énorme visibilité doivent regretter aujourd’hui leurs investissements.
DEUX ABSENTS DE TAILLE
Commençons avec la Coupe du monde de soccer, prévue pour l’été prochain en Russie. Tout d’abord, comme c’est le cas chaque fois qu’un événement majeur est organisé en Russie – souvenez-vous des Jeux olympiques de Sotchi en 2014 – les allégations de corruption et divers autres scandales viennent nuire aux efforts de promotion.
Comme si ce n’était pas suffisant, la FIFA a encaissé un dur coup cette semaine alors que l’Italie n’a pas été en mesure de se qualifier pour la Coupe du monde, une première en 60 ans. Pour plusieurs amateurs de soccer, une Coupe du monde sans la présence de l’Italie est impensable.
C’est sans compter une autre absence de taille, celle des États-Unis, qui rateront le tournoi pour la première fois depuis 1986. Fox, qui a versé quelque 400 millions de dollars pour diffuser les tournois de 2018 et de 2022, devra faire preuve de créativité pour rentabiliser cet investissement.
PIRE QUE RIO ?
La FIFA peut néanmoins se consoler en regardant ce qui se passe du côté du mouvement olympique.
Après les Jeux de Sotchi (corruption, sécurité, dopage) et ceux de Rio (virus Zika, sécurité, droits humains), à l’été 2016, on se demandait si le CIO serait en mesure de plonger davantage les pays et les athlètes dans l’incertitude cette fois-ci. À l’approche des Jeux de Pyeongchang, le CIO peut dire mission accomplie !
À moins de trois mois des Jeux, on ignore toujours si la Russie sera autorisée à y participer, le tournoi de hockey ne s’annonce pas très prometteur en l’absence des joueurs de la LNH et la proximité avec la Corée du Nord inquiète, avec raison, les participants.
Encore là, les diffuseurs qui ont déjà acquis les droits de diffusion à gros prix se retrouveront assurément sans les meilleurs joueurs de hockey au monde et possiblement sans athlètes russes.