Le Journal de Montreal

Une cuvée 1998 mystérieus­e

La LHJMQ pourrait être blanchie lors des prochains Championna­ts du monde

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

MONCTON Ce n’est pas un hasard si la formation étoilée de la LHJMQ est majoritair­ement composée de jeunes fauves dans cette série Canada-Russie. C’est que la cuvée québécoise de 1998 n’a pas été un grand millésime.

À preuve, seulement 14 joueurs ont trouvé preneur à l’encan de la LNH en 2016. Et 14 autres l’été dernier. Hockey Canada ne peut s’en régaler.

C’est ce qui explique la possibilit­é que la ligue junior québécoise soit blanchie de la formation nationale cette année au Championna­t du monde junior qui aura lieu à Buffalo. Le directeur du personnel des joueurs chez Hockey Canada, Ryan Jankowski, l’avait prédit l’an dernier dans une entrevue avec Le Journal de Montréal lors du camp d’entraîneme­nt d’Équipe Canada junior (ÉCJ).

Cette édition 2017 comptait sept patineurs de la LHJMQ. Les années se suivent, mais ne se ressemblen­t pas. La représenta­tivité fluctue. Malgré des chiffres inquiétant­s, les hauts dirigeants ne tirent pas la sonnette d’alarme.

« On le voit dans toutes les ligues selon les années, lâche l’entraîneur-chef de l’équipe nationale, Dominique Ducharme. Parfois c’est plus fort ailleurs selon les catégories d’âge. L’an passé, nous avions plusieurs Québécois. Cette année, ce n’est pas la même chose. »

QUATRE JOUEURS DE 17 ANS

Dans cette série face aux Russes normalemen­t réservée en majorité aux patineurs de 19 ans, Ducharme avait sous la main quatre joueurs de 17 ans, dix de 18 ans et huit de 19 ans.

Les 18 instructeu­rs du circuit peuventils jeter la pierre au programme québécois ? Ce n’est pas dans leur intention à court terme.

« J’aimerais bien savoir pourquoi la génération de joueurs de 1998 ne s’est pas imposée chez nous. Ailleurs, c’était différent, se questionne Darren Rumble, entraîneur des Wildcats qui a vécu trois aventures canadienne­s au Championna­t mondial des moins de 18 ans depuis deux ans.

« Si le problème avait persisté avec les joueurs nés en 1999 et 2000, ç’aurait été différent, ajoute-t-il, intéressé par la situation. À ce compte, nous pourrions remettre en doute la structure de développem­ent. Ce qui n’est pas le cas. »

DANS LA VITRINE

Ces deux cuvées s’annoncent prometteus­es. Déjà, elles retiennent l’attention en vue des prochains encans de la LNH. Et elles sont scrutées par les bonzes de l’organisme canadien. Ceux-ci n’ont pas hésité à les mettre dans la vitrine dans cette série.

Les Benoit-Olivier Groulx, Joe Veleno, Jarred McIsaac et Noah Dobson sont nettement pressentis pour porter les couleurs du Canada dans un avenir pas si lointain. Selon Ducharme, les sérieux candidats sont nombreux en vue des championna­ts 2019 et 2020.

Les principaux intéressés ne s’en plaignent surtout pas. Ils peuvent se mettre en valeur. « La ligue est plus ouverte pour les gars de 18 ans. Peut-être que Hockey Canada va décider de bâtir avec des plus jeunes », souhaite l’énergique attaquant Rafaël Harvey-Pinard.

PAS EN RESTE

Les patineurs de 1998 refusent de rougir devant la situation. Pascal Laberge, choix de second tour des Flyers de Philadelph­ie en 2016, est l’un de ceux défendant sa cuvée.

« Pierre-Luc Dubois et Samuel Girard jouent dans la Ligue nationale présenteme­nt, c’est bien, fait-il observer d’entrée de jeu. Il faut faire notre place parmi les jeunes qui poussent. Ils sont très talentueux. C’est une bonne nouvelle pour les repêchages qui viennent. »

 ?? PHOTO JOHN MORRIS, AGENCE QMI ?? Pascal Laberge, sélectionn­é au second tour par les Flyers de Philadelph­ie en 2016, fait partie des bons éléments de cette cuvée que beaucoup jugent assez faible.
PHOTO JOHN MORRIS, AGENCE QMI Pascal Laberge, sélectionn­é au second tour par les Flyers de Philadelph­ie en 2016, fait partie des bons éléments de cette cuvée que beaucoup jugent assez faible.

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