Des bâtons dans les roues ?
Artur Beterbiev accuse Yvon Michel d’avoir voulu bloquer son dernier combat
On a assisté à un autre round de la dispute entre Artur Beterbiev et celui qu’il considère comme son ancien promoteur, Yvon Michel, hier. Le nouveau champion IBF des mi-lourds accuse l’homme d’affaires d’avoir tenté de bloquer son combat de samedi dernier contre Enrico Koelling.
Deux jours avant le duel de championnat, Yvon Michel a mandaté un avocat en Californie afin qu’il puisse obtenir 30 % de la bourse de Beterbiev (70 500 $) avant de le placer en fidéicommis. Selon le boxeur, le promoteur aurait empêché la tenue de l’affrontement s’il n’avait pas accepté cette demande.
« Mon avocat Karim Renno m’a contacté pour me dire qu’Yvon voulait bloquer mon combat, a expliqué Artur Beterbiev lors d’un point de presse par l’entremise de son traducteur Damir Khayretdinov. J’ai dû me plier à son exigence pour ne pas mettre mon duel en danger.
« GYM était prêt à aller en cour en Californie et obtenir une injonction de la part d’un juge. »
Cette situation n’a pas déconcentré le boxeur et il a été dominant contre Koelling du début à la fin. Il n’a jamais été inquiété et il a pu prolonger sa séquence de knock-out à 12 depuis qu’il est chez les professionnels.
« C’est sûr que j’étais un peu fâché, a-til ajouté. J’ai essayé de garder toute ma concentration sur mon affrontement et de ne pas me laisser distraire par ces événements. J’ai décidé de faire confiance à mon avocat. »
Finalement, c’est Me Renno qui a effectué la démarche et l’affrontement a eu lieu comme prévu. Il a confirmé l’histoire de son client.
« Il est absolument déplorable que GYM se comporte de cette façon à peine quelques jours avant le combat le plus important de la carrière d’Artur, mais plus rien ne nous surprend, a mentionné l’avocat dans une déclaration écrite. Pour ce qui est des procédures judiciaires, elles se poursuivent. Ne reste qu’à obtenir les dates de procès. »
On pourrait obtenir un dénouement dans les premiers mois de 2018.
MICHEL SE DÉFEND
Joint par Le Journal de Montréal, Yvon Michel a nié catégoriquement les allégations du boxeur.
« C’est faux. On n’a jamais tenté de bloquer le combat d’Artur, a-t-il expliqué. Tout ce qu’on souhaitait, c’était de placer 30 % de sa bourse en fidéicommis. C’est dans nos droits de faire une telle procédure.
« Si on remporte notre cause, cet argent va nous revenir. Par contre, si on la perd, cette somme appartiendra à Artur. »
Il n’a pas voulu utiliser la même garantie pour Vislan Dalkhaev qui était aussi en action à Fresno. On se souvient que l’ami de Beterbiev est encore sous contrat avec GYM.
SE BATTRE POUR L’HONNEUR
Même s’il a mis la main sur la ceinture de champion IBF de la catégorie des 175 lb, Beterbiev n’aura pas eu une soirée très payante. On savait qu’il recevrait une bourse de 235 000 $, soit 75 % de l’offre déposée par Top Rank pour les droits du combat.
Tout d’abord, il a dû placer 70 500 $ en fidéicommis pour satisfaire la demande de GYM. Sur la somme restante, soit 164 500 $, il a été imposé à 43 % par l’État de la Californie. Après toutes les dépenses liées au voyage à Fresno, le salaire de ses entraîneurs et ses frais de camp d’entraînement, il empochera seulement 37 000 $ à la fin des courses, selon nos informations.
Sans se tromper, on peut dire que Beterbiev s’est battu pour des peanuts.
« Si je vous donne le vrai montant de ma bourse, vous allez être obligé de créer une oeuvre de bienfaisance en mon nom, a blagué le pugiliste de 32 ans. Le plus important pour moi, c’était de rapporter la ceinture au Québec.
« C’est bien de recevoir une bonne bourse, mais la ceinture a plus de valeur à mes yeux. »