Les promoteurs laisseraient faire par intérêt
Les sites qui vendent des billets ne prennent pas les mesures qui permettraient de stopper les revendeurs comme Julien Lavallée et ne s’intéressent qu’à leur profit immédiat, estime un expert en sécurité informatique.
« En réalité, il y a collusion, assène Éric Parent, président de la firme Logicnet. Les sites de vente, ça fait bien leur affaire que quelqu’un achète tous leurs billets, même si c’est un revendeur. Ils ont fait leur profit et ils passent à autre chose. »
M. Parent estime que des moyens simples permettraient aux sites qui assurent la vente des billets de s’assurer que ceux- ci finissent entre les mains des fans, et non de spéculateurs.
« Une première étape, c’est bien sûr d’imposer une limite de billets par compte sur les sites. Et pour éviter que des revendeurs comme Lavallée puisssent utiliser plusieurs comptes fictifs pour acheter des billets [voir texte ci-contre], il faudrait faire en sorte que chaque compte corresponde à un nom, mais aussi à une carte de crédit unique. Cela permettrait un contrôle réel. »
AU QUÉBEC
Interrogé par Le Journal, evenko, principal promoteur de spectacles et vendeur de billets au Québec, assure faire son maximum pour endiguer le phénomène.
« Nous nous dotons de plusieurs mesures et d’outils qui sont en constante évolution afin de limiter l’action des revendeurs de billets, assure Christine Montreuil, porte-parole de l’entreprise. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que les billets soient vendus directement aux vrais fans. »
Le groupe affirme que ses fournisseurs de billets sont à la fine pointe de la technologie pour lutter contre les robots et autres scripts automatisés. Il précise appliquer des limites de billets d’achat, sans en indiquer le plafond.
RÉGLEMENTATION
Même si l’expert Éric Parent déplore le manque d’encadrement concernant la vente et la revente de billets, des mesures ont tout de même été adoptées au Québec.
Depuis 2012, une entreprise qui fait de la revente de billets doit respecter plusieurs exigences. Elle ne peut pas par exemple afficher de prix supérieurs aux prix d’origine, à moins d’y être autorisée par le producteur du spectacle.
« Plusieurs sites web, comme Billets. ca, se sont adaptés à cette nouvelle réglementation en devenant des plateformes qui unissent revendeurs et acheteurs » objecte Renaud Legoux, professeur de marketing à HEC Montréal.