Le Journal de Montreal

Les familles ont droit à la vie privée

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

La transmissi­on des antécédent­s médicaux aux personnes adoptées sans aucune restrictio­n brimerait le droit à la vie privée des familles biologique­s, juge la ministre de la Justice Stéphanie Vallée.

« Cette question a fait l’objet de longues discussion­s lors de l’étude détaillée du projet de loi 113 en juin dernier. […] La procédure et les conditions concernant l’obtention de ces renseignem­ents […] ont été largement assouplies », a précisé la ministre au Journal par courriel.

Avant l’adoption du projet de loi, les personnes adoptées qui désiraient obtenir leurs antécédent­s médicaux devaient s’adresser à un tribunal et prouver que le fait d’être privé de ces informatio­ns leur causait un préjudice grave.

Désormais, c’est le médecin de la personne adoptée qui aura le pouvoir de décider si cette absence d’informatio­n risque de causer un préjudice à leur patient. Si c’est le cas, il pourra obtenir des autorités médicales concernées les renseignem­ents requis, à condition que le membre de la famille biologique concerné accepte. Sinon, il faudra de nouveau passer par un tribunal.

DES LIMITES

Comme il s’agit de « renseignem­ents personnels et confidenti­els », il est « impossible d’en forcer la communicat­ion à un médecin », mentionne Stéphanie Vallée.

« Les chartes protègent le droit à la vie privée et les lois en matière de protection des renseignem­ents personnels prévoient aussi une protection de ces renseignem­ents », indique-t-elle.

Le député caquiste Simon Jolin-Barrette croit quant à lui que le droit à la vie privée a ses limites.

« Le gouverneme­nt a toujours la possibilit­é de venir pondérer les choses en disant : dans certaines situations exceptionn­elles, oui, c’est justifié de venir porter atteinte au droit à la vie privée, estime-t-il. Il y a des limites à ce droit-là, surtout quand ça peut nuire au droit à la vie des personnes adoptées. »

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