Les Palestiniens menacent de geler leurs relations avec les États-Unis
L’autorisation permettant à l’OLP d’avoir une représentation n’a pas été renouvelée
RAMALLAH | (AFP) Les Palestiniens ont menacé hier de geler leurs relations avec les États-Unis si ces derniers ferment la représentation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington.
« Nous suspendrons toutes nos communications avec l’administration américaine » si elle ferme la mission palestinienne aux États-Unis, a déclaré dans une vidéo postée sur Twitter le secrétaire général de l’OLP Saëb Erakat.
Pour la première fois depuis les années 1980, les États-Unis ont refusé de renouveler l’autorisation permettant à l’OLP d’avoir une représentation à Washington, une décision interprétée comme un moyen de pression sur les Palestiniens dans le processus de paix avec les Israéliens.
L’OLP du président palestinien Mahmoud Abbas est vue par la communauté internationale comme l’organisation représentant le peuple palestinien.
« L’Autorité palestinienne a reçu il y a deux jours une lettre du département d’État (américain) indiquant que le secrétaire d’État n’avait pas trouvé suffisamment de raisons de garder le bureau (de l’OLP) ouvert », a déclaré hier le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki.
SAPER LE PROCESSUS DE PAIX
« À un moment où nous nous efforçons de coopérer pour parvenir à un accord (de paix avec les Israéliens), ils décident de telles démarches qui sont à même de saper la totalité du processus de paix », a déploré M. Erakat, imputant la décision américaine à des pressions israéliennes.
En l’absence d’autorisation, le bureau de l’OLP peut continuer à fonctionner « de manière réduite » encore 90 jours. C’est le délai maximum pour que le président Donald Trump détermine si les Palestiniens « se sont engagés dans des négociations directes et sérieuses avec Israël », a expliqué un responsable du département d’État.
Les États- Unis « ne rompent pas les relations avec l’OLP ni n’ont l’intention d’arrêter de travailler avec l’Autorité palestinienne », a souligné ce responsable. « Nous restons concentrés sur une paix globale entre Israéliens et Palestiniens qui résoudra les problèmes essentiels entre les deux parties. »
COUR PÉNALE INTERNATIONALE
La représentation palestinienne doit obtenir tous les six mois une autorisation de fonctionnement pour son bureau dans la capitale américaine.
Le responsable du département d’État a également expliqué que « certaines déclarations faites par les dirigeants palestiniens sur la Cour pénale internationale » (CPI) étaient à l’origine de la décision de non-renouvellement.
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, M. Abbas avait appelé la CPI « à ouvrir une enquête et à poursuivre les responsables israéliens pour leur implication dans la colonisation et les agressions contre » la population palestinienne. Un article de loi voté en 2015 par le Congrès américain interdit au gouvernement d’autoriser la mission de l’OLP si les Palestiniens « influencent » l’ouverture d’une enquête de la CPI sur des crimes israéliens présumés.