Le Journal de Montreal

L’entente Washington-Moscou sur la Syrie déjà en difficulté

-

WASHINGTON | (AFP) L’entente embryonnai­re entre Vladimir Poutine et Donald Trump sur le sort de la Syrie est déjà mise à l’épreuve, après un clash à l’ONU et avant une série de réunions internatio­nales déterminan­tes pour l’avenir de cette coopératio­n.

Les présidents russe et américain ont publié le 11 novembre un communiqué conjoint sur le conflit syrien, fait rare tant les relations entre Washington et Moscou sont mauvaises.

« Pas de solution militaire » et soutien à une « solution politique » via le « processus de Genève » sous l’égide de l’ONU, ont-ils déclaré. C’était un début pour les deux puissances engagées militairem­ent en Syrie, mais en désaccord total sur le soutien russe au régime de Bachar al-Assad.

SCEPTICISM­E

La déclaratio­n commune, qui ne fait d’ailleurs pas mention du sort réservé au dirigeant syrien, principal point de discorde, a été accueillie avec scepticism­e aux États-Unis. « Trop beau pour être vrai », a ironisé le Washington Post, estimant que le maître du Kremlin « ne tient jamais compte des accords conclus ».

Rapidement, le texte conjoint a donné lieu à « une passe d’armes sur l’interpréta­tion » sur son point le plus sensible, la zone de « désescalad­e » des tensions dans le sud de la Syrie, relève Joseph Bahout, chercheur au Carnegie Endowment for Internatio­nal Peace à Washington.

MAUVAIS AUGURE

Le double veto de Moscou, jeudi et vendredi au Conseil de sécurité des Nations unies, sur la propositio­n de prolonger le mandat des experts internatio­naux enquêtant sur les armes chimiques en Syrie est donc venu envenimer un climat déjà tendu.

« La Russie montre qu’elle n’est ni digne de confiance ni crédible dans le processus vers une solution politique en Syrie », a tranché l’ambassadri­ce des États-Unis à l’ONU Nikki Haley, semblant déjà remettre en cause les bienfaits de la déclaratio­n Trump-Poutine.

« La Russie a donné une fois de plus la priorité à la protection du régime Assad », a renchéri la porte-parole du départemen­t d’État américain Heather Nauert.

Des déclaratio­ns de très mauvais augure à l’approche d’une nouvelle série de discussion­s sur l’avenir politique de la Syrie, alors que la guerre pour regagner les territoire­s conquis par le groupe État islamique est en passe d’être couronnée de succès.

 ?? PHOTO AFP ?? Le président américain Donald Trump serrant la main du président russe Vladimir Poutine lors d’une photo de groupe au Vietnam, le 10 novembre
PHOTO AFP Le président américain Donald Trump serrant la main du président russe Vladimir Poutine lors d’une photo de groupe au Vietnam, le 10 novembre

Newspapers in French

Newspapers from Canada