L’actualité sportive en 400 cases
Sylvain Salvas fabrique la grille sportive de mots croisés du Journal depuis 25 ans Chaque semaine depuis 25 ans, Sylvain Salvas se lance dans la revue de l’actualité sportive et s’installe à son ordinateur pour confectionner sa grille de mots croisés.
Autrefois, il se mettait à ses crayons et ses règles après s’être plongé le nez dans les bouquins et les almanachs. Les temps ont changé. Il est passé des feuilles de papier noircies à l’artisanale au premier Macintosh avant l’arrivée de l’internet et aux ordinateurs plus puissants qu’on utilise aujourd’hui.
Au fil des années, l’homme âgé de 54 ans a emmagasiné une impressionnante pile d’informations sportives. Son frère Jocelyn lui est venu en aide pour l’informatisation de ses grilles, ce qui lui a d’ailleurs permis de bâtir une banque de plus de 20 000 mots classés en ordre alphabétique selon le nombre de lettres. Une véritable encyclopédie sportive.
Il a publié sa première grille dans les pages du Journal de Montréal le 19 novembre 1998. Vingt- cinq ans et 1300 grilles plus tard, il conserve toujours la même passion envers un passe-temps qui lui tient à coeur. Il consacre d’ailleurs son édition d’aujourd’hui aux meilleurs sportifs de ses 25 dernières années de travail.
DÉFI HEBDOMADAIRE
« Je veux toujours donner un défi aux lecteurs. Ils ne doivent pas trouver les mots par automatisme. Il faut donc que la grille soit assez difficile pour que les gens aient du plaisir, qu’ils la remplissent la semaine suivante ou encore qu’elle accroche l’intérêt des nouveaux lecteurs », explique M. Salvas qui met de cinq à six heures d’ouvrage sur sa grille hebdomadaire.
« J’ai toujours adoré faire ça. Quand j’étais jeune, je voyais mon père faire ses mots croisés dans le Journal de Montréal. J’ai commencé à en faire pour mes amis. Maintenant, je me dis qu’un papa essaie peut- être de la remplir avec son fils ou qu’un grand-papa fait pareil avec son petitfils. Les grilles sont utiles pour créer des échanges. »
Ayant suivi l’actualité sportive depuis le début des années 90, M. Salvas ne prétend pas pour autant être un expert des statistiques. « Je ne suis pas une bible. J’ai une bonne mémoire du nom des athlètes et de leurs réalisations. Je ne suis pas un carnet de statistiques. Ce n’est pas moi le fameux Fernand des Boys », ricane-t-il en faisant référence au personnage incarné par Paul Houde dans la série cinématographique québécoise Les Boys.
LES 400 CASES
Le concepteur se fait un devoir de remplir les 400 cases de ses grilles en privilégiant les mots francophones. Il ne peut toutefois pas rebaptiser les athlètes qui se sont démarqués dans leur domaine respectif.
« Selon le thème central, je dois être logique dans le choix de mes mots. Je dois tenir compte du public cible. Je vise souvent les sujets du Canadien, du hockey et des grands athlètes dans divers sports. Il y a beaucoup de Québécois et Québécoises qui se démarquent sur la scène internationale. »
« Avec le temps, les défis ont changé, ajoute-t-il. Notre lectorat est francophone alors que 98 % des mots dans l’actualité sportive sont anglophones. Il faut donc avoir une certaine marge de manoeuvre. »
Avant d’amuser les lecteurs du Journal de Montréal en novembre 1998, M. Salvas divertissait ceux du journal hebdomadaire Les 2 Rives, à Sorel-Tracy. Il avait trouvé une astuce originale pour résumer les bilans annuels à travers ses grilles.
Les temps ont évidemment évolué, mais ses jeux ne se sont pas démodés.