DONALD DUFRESNE LA MÊME PASSION, DE RIMOUSKI À LAVAL
L’ancien défenseur du Canadien se plaît beaucoup dans son rôle d’entraîneur adjoint du Rocket.
Tu as joué dans la LNH durant neuf saisons, participant à 268 matchs, dont 119 dans l’uniforme du Canadien. Qu’en retiens- tu aujourd’hui ?
« Je n’étais pas un défenseur bourré de talent et j’ai dû travailler très fort et me montrer tenace afin de parvenir à faire ma place dans la LNH. Je me souviens que Pat Burns ne m’avait confirmé mon poste dans l’équipe à Sherbrooke qu’à la conclusion du camp d’entraînement, à l’automne 1987. Partout où je suis passé, j’ai dû faire mes preuves en luttant pour obtenir un poste. Burns m’a aidé à faire le grand saut dans la LNH. C’était tout un personnage, ce Pat. Jean Hamel est un autre entraîneur qui m’a beaucoup aidé au cours de mon apprentissage. Bien sûr, j’ai beaucoup apprécié un homme comme Jacques Demers. Il a exercé une bonne influence, se montrant très honnête à mon endroit. Il m’a permis de participer à une conquête de la coupe Stanley. Les étoiles étaient bien alignées au printemps 1993. Je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment. »
Dirais-tu que tu as appris quelque chose de chaque entraîneur pour lequel tu as joué ?
« Oui, et tout cela m’est utile aujourd’hui. De chaque coach pour qui j’ai joué, j’ai retenu quelque chose que j’appréciais et j’ai effacé de mon esprit les trucs que j’aimais moins. J’ai appris, tout au long de ma carrière, que je devais m’adapter au style de chaque entraîneur. Mes valeurs sur le plan personnel ne proviennent cependant pas des entraîneurs qui m’ont dirigé, mais bien de ma famille. J’ai passé ma jeunesse en Beauce et à Rimouski et j’ai adoré ça. J’ai encore ma maison à Mont-Joli, à l’entrée de la Gaspésie. C’est ma place et j’y retourne avec grand plaisir à la fin de la saison de hockey. »
Quelles sont tes motivations dans ce métier d’entraîneur que tu pratiques depuis près de 20 ans ?
« Il n’y a rien de plus gratifiant que d’aider un athlète à progresser dans sa carrière et de l’aider sur le plan humain. On joue un rôle qui ressemble à celui d’un enseignant. Il faut développer un lien de confiance. On me confie la responsabilité du développement de défenseurs
aux styles et aux parcours bien différents. Je dois avoir la bonne approche avec chacun d’entre eux. Il faut savoir peser sur les bons boutons. Lorsqu’un athlète parvient à atteindre son objectif de jouer dans la LNH et qu’il est en mesure d’y demeurer à long terme, il s’agit de notre plus belle récompense. J’aime ce que je fais. C’est une passion. »
Le fait d’avoir joué durant plusieurs années dans la Ligue américaine te sert-il aujourd’hui ?
« Je crois que oui, parce que je sais, par expérience, ce que peut ressentir un joueur qui a été retranché par le Canadien. J’ai vécu les hauts et les bas de jouer dans la Ligue américaine. Lorsqu’un joueur est cédé au club-école, il faut l’aider à retourner le plus vite possible dans la LNH, parce que c’est le but visé. Nous sommes là pour l’encadrer, le guider et l’aider dans son développement afin de le remettre rapidement sur les rails. La Ligue américaine de hockey est comme l’étape de l’université avant d’accéder au marché du travail. Jouer au hockey est un métier, un gagne-pain, une fois qu’on est rendu dans les rangs professionnels. C’est différent chez les juniors, où ça peut être une étape vers le hockey universitaire. »
Tu as eu l’occasion de diriger Sidney Crosby lorsque tu étais à Rimouski. Comment se comportait-il à un si jeune âge ?
« C’était déjà un grand athlète. Il était conscient de son rôle et je me réjouis surtout d’avoir eu la chance de bien le connaître sur le plan personnel. On a gardé contact et je suis fier de voir le genre de joueur qu’il est devenu à Pittsburgh. J’ai développé des liens avec plusieurs joueurs au fil des ans et c’est agréable d’apprendre ce qu’ils font aujourd’hui. Il y a de belles histoires de détermination et de persévérance. »
Tu as vécu les dernières années du club- école du Canadien à Hamilton, ainsi que les deux années passées à St. John’s, Terre-Neuve. Comment aimes-tu travailler dans un complexe sportif tout neuf à Laval ?
« C’est fort agréable de se retrouver à la Place Bell. Non seulement dispose-t-on d’un environnement de travail moderne digne de ce que l’on voit dans la LNH, mais, de plus, on sent que le Rocket est en train de se forger une identité aux yeux des amateurs, qui nous encouragent en grand nombre à chaque match local. Il y a un bel engouement et ça encourage l’équipe à offrir le meilleur spectacle possible aux Lavallois. On se sent choyé de diriger une équipeécole dans un si bel amphithéâtre. Les joueurs l’apprécient beaucoup. Disons que ce n’est pas difficile de venir passer mes journées ici. Sylvain [Lefebvre] et moi, on se connaît depuis si longtemps. On a joué ensemble dans l’organisation du Canadien. Il m’a ouvert les portes de la Ligue américaine, il y a cinq ans, et je lui en suis fort reconnaissant. On a beaucoup de plaisir à travailler ensemble. »