Changement d’air salutaire
Le défenseur québécois Bode Wilde a fait sa niche aux États-Unis
Le premier joueur né au Québec à être sélectionné au prochain repêchage de la LNH pourrait bien ne pas provenir de la LHJMQ. Né à Montréal, mais installé aux États-Unis depuis l’âge de 12 ans, le défenseur Bode Wilde attire grandement l’attention des recruteurs.
Wilde a grandi dans le quartier montréalais Notre-Dame-de-Grâce et y a vécu les 11 premières années de sa vie, en plus d’y faire ses premiers pas au hockey. En 2012, au milieu des procédures de divorce de ses parents, Wilde a quitté Montréal pour s’établir chez des membres de sa famille à Birmingham, dans le Michigan.
« C’était un peu, pour moi, un moyen de me sauver de cette situation difficile. Au départ, ce n’était vraiment pas une décision basée sur le hockey, mais j’ai vite compris qu’une nouvelle occasion se présentait à moi. Je me suis senti à la maison dès le départ aux États-Unis », a raconté le défenseur de 6 pi 2 po et 195 lb lors d’un entretien téléphonique avec Le Journal, la semaine dernière.
À sa première année en sol américain, Wilde s’est enrôlé dans le prestigieux programme de Detroit Belle Tire, avant de changer de camp l’année suivante et de rejoindre le Detroit Honeybaked.
Sans renier ses racines, Wilde estime que déménager aux ÉtatsUnis a été la meilleure chose pour son développement de hockeyeur.
« La vérité est que c’est beaucoup mieux aux États-Unis, lancet-il sans broncher. Au Québec, le système fait en sorte que tu dois obligatoirement jouer pour la ville où tu demeures. À ma deuxième année ici, avec le Honeybaked, je jouais avec des gars de l’Alabama, de la Géorgie ou de la Californie. C’était du hockey beaucoup plus compétitif qu’au Québec, où le calibre est dilué en raison de la façon de faire. »
ESPOIR DE PREMIER PLAN
On ne saura jamais quel genre de joueur Wilde serait devenu s’il était demeuré au Québec, mais force est d’admettre qu’il s’est bien développé aux États-Unis. Grand défenseur droitier qui se décrit comme un arrière offensif aimant créer de l’espace pour ses coéquipiers grâce à son coup de patin et utiliser son puissant lancer à son avantage, Wilde s’aligne cette année avec le programme national de développement américain des moins de 18 ans.
Jeudi dernier, la Centrale de recrutement a augmenté la cote de Wilde, la faisant passer de « B » à « A », ce qui signifie qu’il est aujourd’hui considéré comme un espoir de premier tour. La majorité des classements indépendants le placent d’ailleurs entre les 10e et 25e rangs au monde chez les joueurs de son groupe d’âge.
« C’est un jeune homme extrêmement talentueux. Il possède plusieurs qualités nécessaires pour faire carrière dans la LNH. Ces gros défenseurs droitiers avec des habiletés offensives ne courent pas les rues, et c’est pourquoi les équipes de la LNH s’intéressent autant à lui. Il n’y a rien qu’il ne puisse pas faire sur la patinoire. Il peut marquer des buts, fabriquer des jeux, il peut défendre, il est physique tout en étant très dynamique en zone offensive », l’a décrit son entraîneur du programme de développement américain, Seth Appert.
JEU COLLECTIF
Tout au long de son cheminement, Wilde a été considéré comme l’un des meilleurs joueurs nés en 2000 vivant aux États-Unis. Pour l’entraîneur Appert, le Québécois d’origine doit continuer à développer son jeu collectif, un aspect sur lequel il n’avait pas nécessairement à travailler étant plus jeune.
« Il a toujours été en mesure de transporter la rondelle par luimême et de faire les jeux par luimême. On travaille avec lui afin qu’il puisse reconnaître le meilleur moment pour transporter la rondelle ou pour la donner à ses attaquants et les soutenir en arrière, comme le font les meilleurs défenseurs de la LNH », ajoute l’entraîneur.