Le Journal de Montreal

Une Cousteau dans le golfe du Saint-Laurent

La petite-fille de Jacques Yves veut protéger le fleuve

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S Alexandra Cousteau présentera aujourd’hui le film de son expédition aux parlementa­ires, à Ottawa. Il sera aussi disponible en ligne sur le site d’Oceana.

La petite-fille du légendaire explorateu­r français Jacques Yves Cousteau suit les traces de son grand-père dans le golfe du SaintLaure­nt dans le but de protéger le fleuve.

En octobre, Ottawa a interdit la pêche utilisant des engins de fond dans deux secteurs totalisant­s près de 3000 km2 dans le golfe.

Cette décision découle directemen­t de l’expédition qu’a menée Alexandra Cousteau avec une équipe de scientifiq­ues de Pêches et Océans Canada en août dernier. Ils ont effectué l’exploratio­n visuelle la plus détaillée jamais faite dans le golfe.

« Personne ne savait ce qu’on allait trouver », souffle la jeune femme.

Comme elle, son célèbre grand-père a parcouru les mers du monde entier entre 1950 et 1990. Caméra au poing, le commandant Cousteau s’était donné pour mission de protéger les océans en éblouissan­t le public.

« On aime ce qui nous a émerveillé­s, et on protège ce que l’on aime », a-t-il souvent déclaré.

Dans le golfe, sa petite-fille a découvert des habitats foisonnant­s de vie, des coraux d’eau froide, des éponges multicolor­es, des anémones et des espèces autrefois en difficulté qui font actuelleme­nt un retour prometteur.

ESPOIR POUR LA PÊCHE

Robert Rangeley, le directeur scientifiq­ue de l’organisati­on Oceana qui était du voyage, explique avoir documenté la présence de dizaines de milliers de capelans, un petit poisson de fourrage à la base de la chaîne alimentair­e, de milliers de sébastes juvéniles et d’un grand nombre de crabes des neiges.

Le scientifiq­ue souligne qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les pêcheurs.

Mais pour maintenir cette abondance, il faut absolument protéger les secteurs qui permettent aux êtres vivants de se reproduire et de résister aux changement­s climatique­s, insiste Alexandra Cousteau.

« Protéger certains secteurs rend les espèces plus résiliente­s », indique-t-elle. Elle explique que les aires protégées ne doivent pas être perçues comme des nuisances à la pêche, mais au contraire comme des garanties d’avenir pour les pêcheurs.

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PHOTO COURTOISIE, PÊCHES ET OCÉANS CANADA Alexandra Cousteau (mortaise) explore le golfe du Saint-Laurent, un habitat essentiel pour les espèces marines du monde entier qui viennent s’y reproduire et s’y nourrir.

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