Le fédéral accusé de mentir pour minimiser Phénix
OTTAWA | Le fédéral est accusé d’avoir menti et caché l’ampleur du problème de son système de paie Phénix en minimisant systématiquement le nombre de dossiers en attente.
« Il n’y a rien de pire que de ne pas se faire donner l’heure juste par le gouvernement. Ils nous mentent et essaient de se faire rassurants », accuse Magali Picard, vice-présidente pour le Québec de l’Alliance de la Fonction publique du Canada.
« On voudrait de la transparence », ajoute Stéphane Aubry, de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada.
Les syndicalistes réagissent au rapport du vérificateur général qui calcule qu’Ottawa a omis de déclarer 29 % des opérations de paie en attente de traitement dans son bulletin mensuel qui présente l’état d’avancement des mesures prises pour régler Phénix.
Ces dossiers disparaissent des statistiques lorsqu’il s’agit, selon Ottawa, d’un problème sans incidence financière. Selon Michael Ferguson, ces cas doivent être inclus dans le calcul.
Il confirme aussi que 15 000 fonctionnaires, soit plus d’un fonctionnaire sur deux, étaient toujours mal payés en juin. Une donnée qu’Ottawa se garde bien de donner aux journalistes malgré des demandes répétées.
La ministre Carla Qualtrough a maintenu que son gouvernement faisait preuve de « vraie transparence », et a énuméré les mesures prises pour régler Phénix au coût projeté de 540 M$.
M. Ferguson estime que la facture pourrait être beaucoup plus salée pour les contribuables, soulignant que l’État du Queensland, en Australie a mis 7 ans et 1,2 G$ pour régler un tel problème.
En Chambre, le premier ministre Trudeau a blâmé les conservateurs qui ont opté pour ce système de paie.