Des étudiants infirmiers au service des itinérants
Les résidents de l’Accueil Bonneau peuvent depuis peu recevoir des soins de santé dans une clinique communautaire mise en place par des étudiants en soins infirmiers de l’Université McGill.
La clinique est ouverte les lundis et mercredis à l’Accueil Bonneau. Ce projet, inauguré en septembre, vient en aide à des itinérants qui évitent souvent le système de santé en raison des préjugés et d’un manque d’information.
« À l’hôpital, il y a toujours un genre de hiérarchie, mais dans la communauté, ils sont d’égal à égal », note la professeure Françoise Fillion
Une approche qui fonctionne, alors que le nombre de visites est passé de deux ou trois par semaine à une quinzaine par jour en seulement deux mois.
FIERTÉ
Le directeur des programmes et services à l’Accueil Bonneau, Nicolas Pagot, est « très fier » de ce nouveau partenariat, lequel donne du répit aux intervenants de l’organisme. « Il y a un lien de confiance qui est en train de se construire, se réjouit-il. Les gars se sentent en sécurité et n’ont pas peur d’aller consulter. »
Au-delà de fournir des soins directs aux quelque 200 résidents de l’Accueil, le projet de clinique vise à les familiariser avec le système de santé.
« L’idée [...] c’est d’aller chercher une niche où il y a un vide et de dire : on va le remplir et on va réinsérer les gens dans le système, » souligne le directeur du laboratoire de l’école des sciences infirmières de McGill, Hugo Marchand.
PRÉVENTION
Aujourd’hui débute le volet préventif du projet, lequel porte sur l’importance du soin des pieds. Environ 20 % de la population itinérante déclare avoir des problèmes de pieds alors que 62 % disent ressentir de la honte à l’idée de consulter en raison de l’état de leurs pieds.
Les étudiants distribueront aux résidents des trousses incluant une paire de bas, un coupe-ongles et une pierre ponce.
« J’ai aimé être familiarisé avec les besoins de la population itinérante et je vais mieux considérer ça dans ma pratique future », lance Alex Emond, étudiant de troisième année.
Sa coéquipière Jessica-Ann Gordon, déjà infirmière, en ressort également mieux outillée dans la pratique de son métier.
« À l’urgence, je vois des itinérants venir et les infirmières ne sont pas souvent gentilles avec eux. Quand on rentre à l’Accueil Bonneau, on voit qu’ils sont super gentils. C’est vraiment valorisant de les aider. »