L’accusé avait sur lui le « parfait kit du violeur »
L’homme a nié vouloir agresser une joggeuse
QUÉBEC | S’il a admis avoir frappé, blessé, menacé et séquestré une joggeuse le 2 octobre 2015 dans un sentier pédestre de Québec, l’accusé a nié catégoriquement qu’il avait l’intention de l’agresser sexuellement.
Pourtant, la poursuite allègue qu’Alain Audet avait avec lui le « parfait kit du violeur », du moins, à la lumière des éléments retrouvés sur ou près de la scène de crime scrutée à la loupe par les policiers du Service de police de la Ville de Québec.
Condoms emballés ou déballés et laissés sur la scène, lubrifiants, gants de latex, anneau pénien vibrant et perruque sont tous des objets retrouvés et associés à l’homme de 54 ans qui a été retrouvé, une heure après l’agression, dissimulé dans un bosquet.
Au cours de l’interrogatoire policier, Audet, débraillé, débute en disant, l’air somnolent, qu’il n’est pas à l’aise avec l’accusation de tentative d’agression sexuelle « mais pas pantoute ».
Puis, à l’enquêteur Dave Dufour, il demande « comment qu’à va la p’tite », faisant référence à la jeune femme agressée.
« La p’tite, je m’excuse vraiment pour elle… Il n’y avait aucune intention derrière tout ça… Ça faisait trois jours que j’dormais pas », a-t-il ajouté pour tenter d’expliquer sa conduite.
Selon ce qu’il a raconté, ça faisait « trois jours qu’il était sur la peanut ». Au total, il en aurait pris une centaine en 36 heures.
« Je voulais pas son cul, j’aurais même pas été capable de bander », a-t-il lancé sur un ton agressif lorsque questionné par l’enquêteur.
« Je voulais pas la frapper la p’tite, je voulais aller chercher de l’argent… », a-t-il ajouté au policier qui lui demandait « où il voulait aller en chercher ».
« Aille ! Quand t’es sur la peanut, tu le sais pas », a-t-il rétorqué, toujours sur un ton sans appel.
« PAS UN AGRESSEUR SEXUEL »
Poussé dans ses derniers retranchements, Audet a ajouté qu’il n’était « pas un agresseur sexuel » et que « ça avait juste mal tombé ».
« Je le sais pas pourquoi j’ai fait une connerie de même… J’étais trop mêlé, tabarnak », a-t-il dit en fin d’interrogatoire.
■ Hier, la présumée victime, maintenant âgée de 27 ans, a fait savoir que le jour des événements, elle était certaine qu’elle allait être agressée sexuellement, mais surtout qu’elle allait mourir et ne plus jamais revoir les siens. ■ Aujourd’hui, le poursuivant doit faire entendre, dans le cadre de sa preuve, un expert en ADN.