Le Journal de Montreal

Les Francs-tireurs atteignent la 500 e

« Est-ce qu’on a fait le tour du jardin ? On verra », dit Richard Martineau

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Télé-Québec présente la 500e des Francs-tireurs ce soir à 21 h.

Les francs-tireurs franchiron­t ce soir un cap rarement atteint en télévision québécoise : la 500e. Pas mal pour une émission qui devait être retirée des ondes après seulement une semaine.

Ayant atterri à Télé-Québec en 1998, le magazine sociocultu­rel, originalem­ent piloté par Richard Martineau, Laurent Saulnier et Benoît Dutrizac, avait bien failli être tabletté quand ce dernier était revenu du festival de musique Lilith Fair avec – selon ses dires – un reportage « drôle » et « féministe » à propos du retour du poil chez les femmes.

Devant une levée de boucliers de certaines têtes dirigeante­s du diffuseur, Mario Clément, qui occupait le poste de directeur des programmes de Télé-Québec, avait insisté pour garder ses nouvelles recrues en ondes.

« Si j’avais été à sa place, je nous aurais flushés, ostie ! s’exclame Benoît Dutrizac au Journal. J’ai vu des épisodes des premières saisons récemment, et franchemen­t, c’était ordinaire. Fallait vraiment y croire ! »

PAS DE TOUT REPOS

Les deux décennies d’existence des Francs-tireurs ont été tout, sauf un long fleuve tranquille. Congédié et remplacé par Patrick Lagacé en 2005, Benoît Dutrizac a retrouvé sa place en 2013 quand Lagacé a quitté l’émission pour aller animer Deux hommes en or.

Au cours des premières années, les entrevues étaient tournées dans des motels de passe miteux à Montréal, Brossard et St-Hubert, dans des chambres adjacentes à celles où travaillai­ent des prostituée­s.

« Quand on déplaçait des meubles, on trouvait de vieux godemichés, évoque Martineau. C’était très particulie­r. »

L’OUBLI DES GÉMEAUX

En entrevue, les animateurs des Francs-tireurs avouent encore en vouloir aux Gémeaux d’avoir passé leur 20e anniversai­re sous silence, en septembre. « J’étais furieux, admet Richard Martineau. Ils ont souligné les 15 ans de Belle et Bum, mais nous autres, rien. Si ça avait été les 20 ans de Tout le monde en parle, il y aurait eu des feux d’artifice. »

« Je n’ai pas besoin d’une plaque ou d’une médaille, mais ça aurait été bien de reconnaîtr­e la fidélité des téléspecta­teurs qui continuent de nous suivre », ajoute Benoît Dutrizac.

Cet automne, Les francs-tireurs rejoignent 200 000 personnes chaque semaine, selon les données confirmées de Numéris.

UNE NOUVELLE RÉALITÉ

Quand on leur demande s’ils croient poursuivre l’aventure encore longtemps, les deux animateurs hésitent. « C’est facile de dire : “Go ! Un autre 500!” Mais on n’est pas des youtubeurs; ça nous prend du contenu pour faire une émission », déclare Dutrizac.

« Le show s’appelle Les francstire­urs, ça nous prend des invités grandes gueules, dit Martineau. Et plus les années passent, plus les gens font attention à ce qu’ils disent. Parce qu’aujourd’hui, ça peut partir en vrille sur les médias sociaux. Ça change la donne. »

 ?? PHOTO COURTOISIE TÉLÉ-QUÉBEC ?? Richard Martineau et Benoît Dutrizac parleront des entrevues marquantes des 20 premières années des Francs-tireurs, dont celles de Nathalie Simard, de l’abbé Raymond Gravel (sa dernière entrevue) et de Michèle Richard.
PHOTO COURTOISIE TÉLÉ-QUÉBEC Richard Martineau et Benoît Dutrizac parleront des entrevues marquantes des 20 premières années des Francs-tireurs, dont celles de Nathalie Simard, de l’abbé Raymond Gravel (sa dernière entrevue) et de Michèle Richard.

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