Le Journal de Montreal

MONTRÉAL ET QUÉBEC ROUVRENT LEURS DOSSIERS D’AGRESSIONS SEXUELLES

Les services de police de Québec et Montréal réexaminen­t les dossiers pour les années 2016 et 2017

- PASCAL DUGAS-BOURDON

Sans l’annoncer publiqueme­nt, les services de police de Montréal et de Québec ont finalement décidé de réviser les enquêtes pour violence sexuelle jugées non fondées en 2016 et en 2017, a appris l’Agence QMI.

Les deux corps policiers assurent que cette démarche, entamée depuis plusieurs mois, est toujours en cours.

« On s’assure que les codes de fermeture [de dossier] soient adéquats, que ce soit la bonne décision qui avait été prise », a simplement indiqué Mario Vézina, capitaine de la section des crimes majeurs au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Son de cloche semblable au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), où le commandant de la section des crimes majeurs, Vincent Rozon, a indiqué que son corps policier procède à une « révision externe des éléments qu’on avait dans les dossiers ».

Les deux services de police refusent de dévoiler le nombre d’enquêtes qui sont ainsi réexaminée­s et de préciser si certains cas pourraient finalement être soumis au procureur pour accusation­s. Toutefois, le rapport annuel de chacune des organisati­ons révèle que, pour 2016, le SPVQ a ouvert 430 dossiers pour agression sexuelle, et le SPVM 1487.

LE « MODÈLE PHILADELPH­IE »

La police de Québec a pris cette décision en apprenant l’existence du modèle de la police de Philadelph­ie, une démarche qui constitue en la révision des dossiers de violence sexuelle.

« Lorsqu’il y a eu des informatio­ns qui ont été véhiculées à l’effet que la méthode Philadelph­ie existait, et que c’était une méthode intéressan­te, on s’est demandé si on pouvait faire une révision de nos dossiers », a indiqué M. Vézina.

RÉVISION PAR DES POLICIERS

Toutefois, à Québec comme à Montréal, les cas sont révisés par des policiers, et non pas par des organismes indépendan­ts, comme c’est le cas à Calgary depuis mai. Dans la capitale albertaine, ce sont cinq organismes gouverneme­ntaux et de la société civile qui révisent les enquêtes policières, selon le modèle Philadelph­ie.

« Ce ne sera pas des policiers qui ont participé à l’enquête. On veut un regard neuf, on veut un regard différent. L’officier qui révise le dossier n’a pas participé à l’enquête », a toutefois précisé le capitaine Vézina, à Québec.

« Je veux m’assurer que mon classement des dossiers non fondés est sérieux. J’ai confiance au processus, mais on n’est pas contre la vertu », a pour sa part indiqué le commandant Rozon, à Montréal.

Désormais, le SPVM révisera systématiq­uement, à l’interne, chacun des dossiers pour violence sexuelle jugés non fondés. À Québec, on dit « rester à l’affût » et « évaluer différente­s alternativ­es » de révision.

— Avec la collaborat­ion de Kathryne Lamontagne

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PHOTO FOTOLIA Le SPVQ et le SPVM n’ont pas voulu dévoiler le nombre d’enquêtes qui sont réexaminée­s. En 2016, le SPVQ avait ouvert 430 dossiers pour des agressions sexuelles, et le SPVM 1487.

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