Merci, monsieur Couillard !
Alors, vous êtes contents de la baisse d’impôt que vous a accordée le gouvernement Couillard ?
Normal… Qui n’aime pas recevoir des cadeaux au mois de novembre ?
Cela dit, en écoutant notre bon ministre Santa Claus – euh, pardon, Carlos Leitao –, savez-vous à qui je pensais ?
À Georges et Johnny.
LE SALAIRE DE LA PEUR
Nous sommes le 1er juillet. Georges vient de déménager dans un nouveau quartier. Pendant qu’il défait ses boîtes, ça sonne à la porte. « Oui ? – Bonjour, je me présente, mon nom est Johnny, je suis ton voisin d’en face. Tu viens d’emménager ? – Oui, hier… – Parfait, alors je vais te dire comment ça se passe ici. À chaque deux semaines, tu dois me donner la moitié de ta paie. – Pardon ? – À chaque deux semaines, tu dois me donner la moitié de ta paie. Sinon, je te casse les deux jambes… – Vous plaisantez ? – Absolument pas. C’est comme ça depuis des années.
– Mais… J’ai une famille à faire vivre moi !
– Je m’en contrefous. J’ai des entrepreneurs à subventionner, des hauts fonctionnaires à récompenser et des projets informatiques à financer. Alors, j’ai besoin de la moitié de ta paie, sinon, j’arrive pas… Et en plus, pour te souhaiter la bienvenue, tu me dois 200 dollars. Cash.
– Bon, O.K. Attendez, je vais aller chercher mon portefeuille… »
LE TEMPS D’UNE DINDE
Deux semaines plus tard, ça sonne de nouveau à la porte. Encore Johnny. « Je viens collecter mon dû. – Encore ? – Je te l’ai dit : la moitié de ta paie. À toutes les deux semaines. Jusqu’à ce que tu prennes ta retraite. Pis fais ça vite, j’ai plein de gens à collecter… »
Le dos voûté, Georges va chercher son portefeuille. Qu’est-ce que vous voulez qu’il fasse ? Johnny a des amis, il est fort, gros, influent… On ne peut rien contre lui.
Et c’est comme ça pendant plus de quatre mois. Le 21 novembre, ça sonne à la porte. Georges ouvre et voit Johnny. « Attendez, dit-il à Johnny, je vais aller chercher mon portefeuille…
– Non, non, répond Johnny en riant. Aujourd’hui, non seulement tu ne me paies pas une maudite cenne, mon ami, mais je t’ai apporté une dinde ! » Georges a les yeux pleins d’eau. « Une dinde ? Pour moi ? – Oui, juste pour toi et ta famille. Une belle grosse dinde de 10 kilos. Élevée en liberté. »
Excité, Georges se tourne vers la cuisine, et crie.
« Sylvie ! Les enfants ! Johnny a apporté une belle grosse dinde ! » Il tend la main à Johnny. « Oh, Johnny, t’es vraiment le meilleur des gars ! Viens, entre, on est en train de manger… Tu veux une bière ? Du fort ? Sylvie, Johnny nous a apporté une dinde ! »
UN BEAU GROS CADEAU
Ben, c’est ça, le « cadeau » du ministre Leitao.
Une belle grosse dinde, payée à même l’argent qu’on donne au gouvernement depuis des années.
Et on est censé être contents ? Remercier Philippe Couillard ? Lui promettre qu’on va voter pour lui aux prochaines élections ?
Si je vous prenais 100 $ et que je vous donnais 20 $, me diriez-vous merci ?