Québec demande au fédéral de reculer
Polémique autour des petits couteaux dans les avions
QUÉBEC | L’Assemblée nationale a adopté, hier, une motion demandant à Ottawa de reculer sur sa décision d’autoriser le port du kirpan et autres petits couteaux dont la lame mesure moins de 6 cm à bord des avions.
Seuls les trois élus de Québec solidaire ont préféré s’abstenir de voter en faveur de la motion déposée par la Coalition avenir Québec (CAQ).
« La sécurité dans les avions, qui peut être contre ça? Mais il y a quelque chose de lâche avec cette motion de la CAQ à vouloir casser du sucre sur le dos des sikhs sans oser l’avouer franchement », a dénoncé, sur Twitter, le député solidaire de Mercier, Amir Khadir.
« Ce qu’on a exprimé, c’est des préoccupations tout à fait légitimes à l’égard de la sécurité, il ne faut pas voir autre chose que ça », a assuré le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, à l’entrée du conseil des ministres.
« On n’en fait pas du tout, mais vraiment pas du tout une question d’identité religieuse, on en a fait strictement, et très strictement une question de sécurité », a-t-il ajouté.
Selon lui, il appartient maintenant au gouvernement fédéral d’expliquer comment la sécurité pourra continuer à être assurée à bord des avions.
OTTAWA GARDE LE CAP
Invité à réagir en point de presse à la Chambre des communes, le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau, s’est appuyé sur les avis obtenus par son ministère.
« Nos experts en sécurité nous ont clairement indiqué que les lames de moins de six centimètres sont sécuritaires. Je suis très satisfait, et d’ailleurs, c’est la même conclusion [à laquelle en sont arrivés] les experts en sécurité de plusieurs autres pays, et je parle maintenant des 28 pays de l’Europe. »
Le ministre fédéral entend d’ailleurs partager ces avis d’experts avec les élus de Québec.
« Malheureusement, peut-être que les membres de l’Assemblée nationale n’ont pas accès à toute l’information que j’ai. Ça me ferait plaisir de partager ça avec eux », a ajouté le ministre Garneau. - Avec la collaboration de Sarah
Belisle, Bureau parlementaire