Le Journal de Montreal

Elle perd un oeil en jouant au badminton

Une étudiante poursuit le Cégep pour 300 000 $

- ÉRIC BEAUPRÉ ET DAVID PRINCE

DRUMMONDVI­LLE | Une étudiante poursuit son ancien cégep après avoir reçu un volant de badminton dans l’oeil pendant un cours d’éducation physique.

Alexandra Lupien réclame 300 000 $ au Cégep de Drummondvi­lle. Elle était âgée de 17 ans en 2012 lorsqu’un collègue de classe lui a envoyé un volant de badminton dans l’oeil.

Depuis, Mme Lupien a d’importants problèmes de vision avec l’oeil droit. Elle a dû cesser ses activités sportives, elle qui était une athlète d’élite en basketball.

« Je ne vois plus en trois dimensions. Ma vision est floue. J’ai dû mettre une croix sur mes choix de cours et l’orientatio­n de mes choix de carrière », explique Mme Lupien, qui souhaitait être vétérinair­e.

Elle a donc déposé une poursuite en 2015, soit près de trois ans après les événements. Le procès est prévu en mars 2018 s’il n’y a pas d’entente auparavant.

INTERDIT

Dans son cours d’initiation au badminton, les smashes étaient pourtant interdits.

Dans des documents de cour, le Cégep renvoie la responsabi­lité sur l’autre étudiant qui n’aurait pas suivi les consignes de sécurité établies par l’enseignant.

Le Cégep affirme également que des lunettes protectric­es étaient à la dispositio­n des élèves. « À l’aveu même de la demanderes­se, celle-ci ne sentait absolument pas le besoin de les porter puisque le coup de smash avait été formelleme­nt interdit par le professeur Luc Bourgeois », peut-on y lire.

VIE CHAMBOULÉE

De son côté, Mme Lupien affirme n’avoir jamais été informée de l’obligation de porter des lunettes.

« C’est ma vie qui a été bouleversé­e et chamboulée. Il est impossible d’opérer ou de remplir des tâches minutieuse­s avec ces problèmes de vision », fait savoir la jeune femme, qui étudie maintenant en relations internatio­nales à Sherbrooke.

Selon le Cégep, Mme Lupien connaissai­t les risques inhérents au sport. « S’il y avait un risque, il n’est pas censé nous y exposer. Je fais les frais de cette négligence maintenant », a-t-elle dit. Selon un médecin qui a évalué l’étudiante à trois reprises, les risques de séquelles post-traumatiqu­es et esthétique­s sont notables et bien présents, mais difficilem­ent évaluables à long terme.

Le directeur des affaires étudiantes et des communicat­ions du Cégep de Drummondvi­lle, Dominic Villeneuve, se dit bien au fait du dossier, mais refuse de commenter en raison des procédures judiciaire­s.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE ÉRIC BEAUPRÉ Alexandra Lupien a dû faire une croix sur le basketball et sur une carrière de vétérinair­e après un accident dans un cours d’initiation en badminton.

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