Elle perd un oeil en jouant au badminton
Une étudiante poursuit le Cégep pour 300 000 $
DRUMMONDVILLE | Une étudiante poursuit son ancien cégep après avoir reçu un volant de badminton dans l’oeil pendant un cours d’éducation physique.
Alexandra Lupien réclame 300 000 $ au Cégep de Drummondville. Elle était âgée de 17 ans en 2012 lorsqu’un collègue de classe lui a envoyé un volant de badminton dans l’oeil.
Depuis, Mme Lupien a d’importants problèmes de vision avec l’oeil droit. Elle a dû cesser ses activités sportives, elle qui était une athlète d’élite en basketball.
« Je ne vois plus en trois dimensions. Ma vision est floue. J’ai dû mettre une croix sur mes choix de cours et l’orientation de mes choix de carrière », explique Mme Lupien, qui souhaitait être vétérinaire.
Elle a donc déposé une poursuite en 2015, soit près de trois ans après les événements. Le procès est prévu en mars 2018 s’il n’y a pas d’entente auparavant.
INTERDIT
Dans son cours d’initiation au badminton, les smashes étaient pourtant interdits.
Dans des documents de cour, le Cégep renvoie la responsabilité sur l’autre étudiant qui n’aurait pas suivi les consignes de sécurité établies par l’enseignant.
Le Cégep affirme également que des lunettes protectrices étaient à la disposition des élèves. « À l’aveu même de la demanderesse, celle-ci ne sentait absolument pas le besoin de les porter puisque le coup de smash avait été formellement interdit par le professeur Luc Bourgeois », peut-on y lire.
VIE CHAMBOULÉE
De son côté, Mme Lupien affirme n’avoir jamais été informée de l’obligation de porter des lunettes.
« C’est ma vie qui a été bouleversée et chamboulée. Il est impossible d’opérer ou de remplir des tâches minutieuses avec ces problèmes de vision », fait savoir la jeune femme, qui étudie maintenant en relations internationales à Sherbrooke.
Selon le Cégep, Mme Lupien connaissait les risques inhérents au sport. « S’il y avait un risque, il n’est pas censé nous y exposer. Je fais les frais de cette négligence maintenant », a-t-elle dit. Selon un médecin qui a évalué l’étudiante à trois reprises, les risques de séquelles post-traumatiques et esthétiques sont notables et bien présents, mais difficilement évaluables à long terme.
Le directeur des affaires étudiantes et des communications du Cégep de Drummondville, Dominic Villeneuve, se dit bien au fait du dossier, mais refuse de commenter en raison des procédures judiciaires.