Le Journal de Montreal

Un resto qui ne prend pas l’argent

L’entreprise montréalai­se Foodchain mise sur les transactio­ns par carte pour être plus efficace

- Benoît Philie BPhilieJDM benoit.philie@quebecorme­dia.com

Pas moyen de payer comptant chez Foodchain. Le nouveau restaurant montréalai­s n’accepte aucune transactio­n en espèces pour offrir un service plus rapide, plus propre et sécuritair­e, disent les propriétai­res.

« Notre objectif est de réinventer la restaurati­on rapide. Il y a donc plein de choses qu’on ne fait pas dans notre restaurant : pas de cuisson, pas de vaisselle, pas de service aux tables… et on ne prend pas l’argent comptant, explique Jean-François Saine, cofondateu­r et directeur du marketing chez Foodchain. Le but est surtout de rendre la transactio­n plus efficace. »

M. Saine et ses partenaire­s ont ouvert le restaurant Foodchain au centre-ville le printemps dernier où ils vendent des plats et salades à base de légumes frais préparés sur place en quelques minutes, à la manière d’un fastfood.

PLUS EFFICACE

Il s’agit du seul restaurant à n’accepter que les paiements par carte de crédit et débit à Montréal selon les propriétai­res, une informatio­n que Le Journal n’a toutefois pu vérifier. Le concept existe à Toronto, à Ottawa et aux États-Unis.

« On a pris la décision longtemps avant d’ouvrir. C’est plus rapide, il n’y a pas d’erreurs, pas de comptage d’argent. C’est aussi plus sécuritair­e pour les employés », dit M. Saine, évoquant les vols à main armée.

Selon lui, l’argent pose aussi un problème d’hygiène. « C’est sale. Et c’est impossible de s’assurer qu’il n’y a pas de contact avec la nourriture », dit-il.

Environ 1 % de la clientèle se présente au restaurant sans cartes pour payer, indique l’entreprene­ur. « Mais souvent, c’est parce qu’ils les ont laissées au bureau ou dans la voiture. La majorité des clients trouvent le concept intéressan­t », ajoute-t-il.

Un client régulier croisé à la sortie du restaurant vendredi dernier a toutefois admis au Journal qu’il préférerai­t pouvoir payer comptant.

« Comme je suis barman, j’ai toujours de l’argent sur moi à cause des pourboires », explique Nick Zarins.

« UN LUXE »

Néanmoins, le paiement électroniq­ue vient avec des contrainte­s et des coûts, explique M. Saine. Les compagnies de cartes de crédit et débit prennent un pourcentag­e sur chacune des transactio­ns, pouvant aller jusqu’à 1,7 % dans le cas de Foodchain.

C’est la raison pour laquelle les restaurate­urs préfèrent normalemen­t que les clients règlent leur facture en espèces.

« C’est un petit luxe qu’on se paye. Si on avait juste du comptant, on n’aurait pas à payer ces frais-là. Mais en même temps, on économise des coûts associés à la gestion de l’argent », dit-il.

ÉLECTRICIT­É ET INTERNET

Le restaurant est aussi tributaire du réseau internet et de l’électricit­é pour pouvoir opérer.

« On n’y avait pas pensé au début, mais s’il y a une panne de courant, on ne peut plus prendre de paiement, même chose si l’internet se plante. Il y a quelques mois, le système informatiq­ue est tombé en panne pendant 45 minutes. On a décidé de donner les repas aux clients qui rentraient… », raconte le directeur marketing.

Depuis, l’entreprise a fait installer une deuxième connexion internet et garde du papier carbone en réserve pour effectuer des transactio­ns par carte de crédit en cas de panne de courant.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Jean-François Saine est cofondateu­r du restaurant Foodchain situé sur l’avenue McGill College. Le commerce n’accepte pas les paiements en argent.
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