Le Journal de Montreal

De plus en plus d’argent mais où sont les retombées ?

- DOMINIQUE SCALI Le rapport de la Vérificatr­ice générale sera présenté vers 11 h 15 aujourd’hui.

La Vérificatr­ice générale déposera aujourd’hui un rapport sur la francisati­on au Québec, un service pour lequel les commission­s scolaires reçoivent de plus en plus d’argent depuis 20 ans sans qu’on en connaisse les retombées, déplore un regroupeme­nt d’organismes.

« Le problème, c’est qu’on n’a pas de résultats. On ne sait pas si les immigrants finissent par parler français », explique Stephan Reichhold, DG de la Table de concertati­on des organismes au service des personnes réfugiées et immigrante­s (TCRI).

Selon des chiffres rendus publics par le ministère de l’Éducation hier, le montant alloué aux commission­s scolaires pour la francisati­on a explosé au cours des 20 dernières années. De 16,6 M$ en 1997, les sommes se montaient à 53,8 M$ en 2016.

En tenant compte de l’inflation, il s’agit d’une augmentati­on de 125 %, selon les calculs du Journal.

Or, la population immigrante admise au Québec n’a pas autant augmenté pendant la même période. Elle a simplement doublé (augmentati­on de 100 %), selon des chiffres fournis par le TCRI.

MOINS D’HEURES

De plus, les allophones passent moins de temps à fréquenter les cours de francisati­on pour adultes depuis 2011, selon des chiffres diffusés par le ministère de l’Éducation le mois dernier. De 6,5 millions d’heures en 2011, ils y ont consacré 4,9 millions d’heures en 2015, soit une baisse de 25 %.

Il existe plusieurs organismes qui soutiennen­t la francisati­on des immigrants, mais, selon M. Reichhold, tous les cours sont donnés par des professeur­s reliés au ministère. CRITIQUES

Les critiques visant le système de francisati­on au Québec ne datent pas d’hier. Par exemple, l’Institut de recherche en économie contempora­ine publiait en 2016 un rapport intitulé Le Québec rate sa cible.

« Bien que l’ensemble de la période de l’offre des services de francisati­on se soit considérab­lement développée, on remarque depuis 2011 un désengagem­ent dans les trois ministères concernés », soit Immigratio­n, Éducation et Emploi, concluait l’Institut.

Hier, en fin de journée, les ministères de l’Éducation et de l’Immigratio­n n’étaient pas en mesure de répondre à nos questions ou de valider les calculs du Journal.

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STEPHAN REICHHOLD Directeur général

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