Couillard part en guerre contre la CAQ qui dit « n’importe quoi »
Le chef caquiste François Legault promet la péréquation zéro
QUÉBEC | Philippe Couillard a identifié son adversaire numéro un à moins d’un an des élections, alors qu’il promet dorénavant de répondre à chacune des affirmations contradictoires de la CAQ.
« À partir de maintenant, on va répondre à tout ce qu’il va dire », a-t-il lancé durant la période de questions, hier. François Legault, qui s’est engagé à ce que son parti vise « la péréquation zéro », a rétorqué « hou, j’ai peur ».
Le premier ministre ne l’a pas pris. « À chaque mot, il va y avoir une contradiction et des faits. Il devrait être inquiet parce qu’on va percer le rideau. On va montrer qui est le chef de la deuxième opposition », a-t-il tonné. Philippe Couillard demande à M. Legault « en combien d’années il pense que le Québec peut avoir zéro péréquation sur la base de la formule actuelle » et « ce qu’il propose exactement ».
« Il va falloir qu’il explique un peu plus en détail, parce que, jusqu’à maintenant, il l’a eu facile, le chef de la deuxième opposition », a-t-il dénoncé.
ULTIMATUM
M. Couillard a ensuite lancé un ultimatum sur les médias sociaux à François Legault pour qu’il précise son plan « péréquation zéro ».
François Legault a rétorqué qu’il faut « un objectif et une volonté pour y arriver ». « Votre parti a baissé les bras depuis 15 ans. Il me fera plaisir de débattre avec vous de cette question. Les Québécois trancheront ensuite le 1er octobre 2018 », a-t-il écrit à M. Couillard.
Lors d’un point de presse ultérieur avec les médias, il a affirmé qu’il déposerait un échéancier d’ici le déclenchement des élections générales de 2018. « J’ai dit qu’on aurait un programme de péréquation zéro, je n’ai pas dit le nombre d’années. Il y aura donc un programme économique pour éliminer toute la péréquation », a-t-il précisé.
Le chef péquiste Jean-François Lisée s’est invité dans le débat pour y mettre son grain de sel. Il rappelle à M. Legault que, pour éliminer la péréquation, il faudrait effacer 11 milliards $ en investissement dans les programmes sociaux, en santé et en éducation, ou bien augmenter de 45 milliards $ le PIB du Québec.
« LE GRAPHIQUE DU CYNISME »
En période de questions, M. Lisée a carrément accusé Philippe Couillard d’avoir « brisé toutes ses promesses pour faire en sorte d’essayer d’acheter une élection » avec ses baisses d’impôt annoncées mardi. « Ça, c’est le graphique du cynisme, incroyable cynisme du premier ministre », a-t-il déploré. M. Lisée a toutefois admis qu’il n’avait pas l’intention de ramener le taux d’imposition à son niveau précédent s’il est porté au pouvoir l’an prochain. Le raisonnement du chef péquiste est le suivant : même s’il n’aime pas la baisse d’impôt, il refuserait de l’annuler, car il s’est engagé à ne pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois.